Dar Gabriel Veyre, ou quand Veyre vivait à Darb
La véritable identité de Bouazza reste obscure mais une chose est sûre, ses héritiers finirent par quitter la région et c’est le sultan Moulay Abdelaziz qui récupère « Dar Bouazza ». Le sultan s’est lié d’amitié avec un certain Gabriel Veyre, opérateur des Frères Lumières.
Au début du 20ème siècle, le monde connaît un fabuleux essor technologique. Le jeune sultan Moulay Abdelaziz est un homme curieux et désireux d’en apprendre davantage sur toutes ces découvertes. Il décide de faire appel à Gabriel Veyre, l’un des premiers opérateurs des Frères Lumières. Au départ, Veyre est appelé auprès du sultan pour une courte période de quatre mois, le temps de former Moulay Abdelaziz aux merveilles de la photographie. Pour finalement rester plus de cinq ans auprès du sultan à lui faire découvrir le cinéma, l’électricité, l’automobile, le téléphone, la bicyclette. Devenu très proche du sultan, Veyre se met à importer toutes sortes de produits de l’étranger. Même à la fin de son règne, contraint d’abdiquer et croulant sous les dettes, il n’oublie pas son vieil ami Gabriel et lui céde sa propriété de Dar Bouazza.
Gabriel Veyre est tombé amoureux du Maroc et il n’est pas prêt de quitter sa nouvelle terre d’adoption. Maintenant qu’il est installé à Dar Bouazza il peut y faire pousser des plantes médicinales, importer des plantes européennes et essayer des les cultiver au Maroc, élever des animaux (autruches, moutons, chèvres angoras, zébus, etc.) ou même pour la chasse. On l’appelait « l’ingénieur du sultan » et il organisa plusieurs réceptions chez lui avec, entre autre, le maréchal Lyautey. Il fut aussi le premier à faire des tests d'adaptation des premiers motoculteurs Ford.
Texte Zara Kadiri
Photo DR