Un haut lieu du patrimoine de la ville

Minuscule île séparée de la côte à marée haute par un petit bras de mer, la Koubba du Marabout Sidi Abderrahmane fait partie des lieux les plus fréquentés de la ville. Cependant, son histoire est quasi inconnue pour une grande majorité de casablancais.

La légende de Sidi Abderahmane
Originaire de Bagdad, Sidi Abderahmane aurait échoué sur son île après une longue errance. Pieux et solitaire, il aimait la mer et marchait toujours pieds nus parcourant les plages, contemplant l'océan et priant Dieu. Le jour où il découvrit le rocher qui porte son nom aujourd’hui, il s’y serait retiré pour louer Dieu et décida d'y mener une vie d’ermite, loin d’un monde trop cruel pour un saint homme. La  légende raconte également que Sidi Abderrahmane avait la faculté de marcher sur l'eau et pouvait ainsi voyager à travers des mondes accessibles à lui seul. Ayant entendu parler de ses facultés extraordinaires, des gens de toutes parts, vinrent lui rendre visite. Il fut si généreux et serviable, qu’on décida de lui bâtir une maison sur son île. Après sa mort, le nombre des pèlerins se multiplia et des maisons furent construites aux abords du mausolée. 

Un lieu d’espoir
Au Mausolée de Sidi Abderrahmane règne une atmosphère mystique où les “diseuses de bonne aventure”, y exercent leur art à coups de gri-gri, de concoctions miracles, d’herbes et d’encens prédisant un avenir meilleur à ceux qui accumulent la malchance. Comme elles ne prophétisent toutefois jamais le malheur, le lieu est devenu une issue de secours à tous ceux qui ont perdu la foi en la médecine, les impuissants, les victimes d’envoûtement et même pour les fous. Tous viennent chercher en ce lieu saint le remède à leurs maux et un peu d’espoir. L’aura magique entourant ce lieu a contribué à en faire l’objet de superstitions, notamment des hommes qui l’évitent par crainte. Il est donc essentiellement plus fréquenté par les femmes… 

Texte: R.Samie
Photo: DR