Anfa, Dar El Beida, Casablanca ...
Trois noms pour une ville… L’origine de la ville de Casablanca reste très vague, même si des gisements et la découverte de « l’homme de Sidi Abderrahmane » atteste d’une présence humaine ancienne. L’histoire de la ville blanche est à l’image de sa « personnalité » : mystérieuse, victime d’un succès économique fulgurant, et riche de son brassage ethnique et culturel.
Anfa
Certains disent qu’Anfa aurait été fondée par les Romains, d’autres par des Phéniciens, ou encore des Berbères. Une chose est sûre, l’orthographe du nom « Anfa » était rarement le même d’une carte à l’autre : Niffe, Anafé, Anife, Anafa, Nafé. L’origine pourrait venir du mot arabe Anf qui veut dire nez, ou alors du mot berbère Anfa qui veut dire colline ou sommet.
Plusieurs dynasties se l’arrachèrent, du 12ème au 15ème siècle, jusqu’à connaître une brève période d’autonomie en devenant une petite république de corsaires. Pour se venger des dégâts causés par les pirates d’Anfa, les Portugais décident de détruire la ville. Anfa va connaître trois siècles de quasi-abandon, jusqu’à l’arrivée du sultan alaouite Sidi Mohamed Ben Abdellah.
Dar El Beïda
Le sultan décide de redonner à la ville son lustre d’antan. Il s’y installe, y fait construire une mosquée, un hammam, une médersa, toutes les institutions primordiales à la bonne marche d’une ville. Il accorde le monopole du commerce aux Espagnols. La ville s’appelait dorénavant « Dar El Beïda ». Désireux d’en faire un port international important, il fit construire un bastion fortifié et de remparts (par exemple la Sqala). Après l’ouverture du port aux européens en 1830, les échanges avec l’Espagne se font réguliers. Et c’est ainsi que la ville obtiendra son nom de « Casa Blanca », traduction de Dar El Beïda, bien évidemment.
Casablanca
La ville devient un port important sur le plan international, au détriment de Tanger et d’autres ports européens. De simple hameau constitué de huttes, la ville devient une métropole économique importante en charge d’exportation, d’importation et de fabrication. La population s’agrandit de façon significative : ruraux, commerçants de toutes les villes du Maroc, ouverture de consulats… Jusqu’à devenir la capitale économique du Royaume chérifien !
Texte Zara Kadiri
Photo DR