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La fibule : du 16ème arrondissement parisien aux collines d'Agadir !

arts décoratifs et traditions
Alice Joundi
Editor Made in Agadir
30 juin 2014

Ostentatoire et exquise, cette mystérieuse broche triangulaire, surmontée d’une sorte de croissant de lune et souvent sertie de pierres a suscité par le passé de nombreuses interrogations : boucle d’oreille ? Totem ? Talisman ? Anthropomorphisme ? Qu’on la nomme bzima, khellâla ou kitfiyya dans le reste du Maghreb ; la fibule est à la culture Amazighe ce que la fleur de lotus est au bouddhisme.

Elle est à l’honneur de la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent dans le 16ème à Paris jusqu'au 20 juillet, et au musée du patrimoine Amazigh à Agadir toute l'année.

C’est en effet depuis le 21 Mars à Paris que la fibule (cette broche-bijou de métal précieux servant à maintenir la tunique dont se parent les femmes berbères) orne les affiches de l’exposition : « Femmes berbères du Maroc. »
Cette dernière propose d’entrevoir la richesse du patrimoine amazigh et de rendre hommage à ses ambassadrices ; tisseuses de la tradition : les femmes. C'est à elles que la culture amazighe doit sa pérennité, la survivance de sa langue, la transmission de savoir-faire ancestraux tels que la poterie ou le tissage. Est-ce d'ailleurs le déterminisme féminin de la fibule contenu dans son nom (ta-zerzit en Amazighe avec le déterminant ta, féminin) ou encore la filiation sémantique à la chevelure qu’on lui suppose: azzar ; qui en font une sorte d’étendard de la culture amazigh ?A l'instar des parures et bijoux berbères, elle traduit la place, le rang et le patrimoine de chaque femme berbère au sein de son clan.

Des trésors visibles encore un mois !

Si la fibule a une place particulière dans cette culture, d’autres objets et us demeurent indissociables de la tradition berbère, par lesquels la transmission de la culture s’élabore : le tatouage au henné, le maquillage, les bijoux, la vannerie, la poterie et la tapisserie. L’exposition est articulée selon trois thématiques : portrait de la femme berbère du Maroc (s’appuyant sur des récits, photographies …) et proposant une découverte socio-historique des femmes berbères d’hier et d’aujourd’hui ; savoir-faire et artisanat : où il s’agit des prérogatives de ces femmes : le tissage, la poterie, la vannerie, la fabrication de l’huile d’argan, la danse, les fêtes et enfin les parures et costumes : les bustes de bijoux… Les costumes et les objets exposés sont accompagnés de présentations multimédia. Les écrans verticaux permettent de découvrir dans le détail les éléments constituant les costumes des femmes (capes handiras, robes haïks, ceintures) ainsi que les objets liés à l’apparat. Du Rif au Sahara, les groupes berbères, sédentaires ou nomades, manifestant un goût très affirmé pour l’apparat. Vêtements, parures et accessoires comme autant de symboles identitaires. Dans le cadre d’un système très codifié, tissages, couleurs, motifs propres à chaque groupe, les femmes berbères créent leur «habit de fête». C’est ainsi que lors de grands rassemblements – mariages, moussems – c’est une explosion de costumes colorés et hétérogènes. Ainsi vous admirerez les colliers de mariage ou de fête ; l’ambre, le corail, l’amazonite, les coquillages, et les pièces de monnaie. Tous ces somptueux objets proviennent des collections du Musée berbère du jardin Majorelle de Marrakech mais aussi des trésors du Quai Branly, du musée Bargoin de Clermont Ferrand ou de collections particulières.

L’exposition parisienne se tient sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI, premier défenseur de la culture berbère au Maroc. En témoigne son discours du 9 mars 2011 au cours duquel il a évoqué " la pluralité de l’identité marocaine unie et riche de la diversité de ses affluents, et au cœur de laquelle figure l’amazighité." En lien fort et affirmé avec sa terre d’origine, le patrimoine berbère s'expose toute l'année à Agadir. Pour ceux qui ne pourront pas voir l'exposition parisienne d'ici le 20 Juillet, et pour les visiteurs de la ville en quête de nourriture intellectuelle ; il y a le Musée du patrimoine Amazigh d’Agadir qui, fort d’une collection de neuf cent pièces (avec une pièce exceptionnelle et magnifique ; le collier de Massa) de tapis, de poteries et bien d'autres, assure la pérennité d'un hommage à cette magnifique culture.

Texte Nathalie Perton
Photo Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent 

Alice Joundi
Editor Made in Agadir
30 juin 2014

Musée du Patrimoine Amazigh

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Avenue Hassan II 80000, Agadir
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+212548821632

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