Timitar : 12 ans de rencontres musicales
Ou comment trouver une autre bonne raison de visiter Agadir cet été, se prélasser dans un spa ou se faire un week-end surf et poursuivre avec LE festival de la région :Timitar ! La rencontre des artistes internationaux et des artistes Amazighs (berbères) n’en est pas à son premier coup d’envoi, douze ans que les rencontres nous ravissent. Cette année ce sera encore le cas, le programme est enfin là, pour vous distiller des harmonies aux oreilles du 22 au 25 juillet, suivez notre sélection.
C’est que le Maroc a une force incontestable, celle-là même peut être qui fait qu’on le convoite : cette sorte d’attachement viscéral à ses traditions et à sa terre. C’est dans ce terreau que sont nés les plus beaux festivals comme le Festival Gnaoua à Essaouira, le Festival des Musiques Sacrées de Fès et Timitar à Agadir, où les musiques traditionnelles accueillent les stars internationales. Nous l’avions développé lors de précédents articles ; le festival met à l’honneur les musiques traditionnelles, entre autres rayss. Alors pour ceux qui n’auraient pas révisé...
Petit rappel sur les rayss : gardiens de la tradition musicale et de la poésie et de la danse Soussie
Les rayss ce sont les musiciens poètes et danseurs de cette musique du sud du Maroc qui se joue avec le ribab - violon à une corde - qui peut remplacer les chœurs des femmes et le lothar ou flûte en roseau. Ces musiques étaient originellement accompagnées de danses complexes et le texte des premiers orchestres était fondamental : un art poétique nommé l’ "Amarg". Parmi les plus grandes figures de cet art musical, on peut citer son fondateur : Raïss Boujmàa au début du 20e siècle, Raïs Amentaj ou encore ; l’un des plus réputés, Raïs Lhaj Belaïd dont la voix n’a de cesse d’émouvoir toutes les anciennes et nouvelles générations. Nombreux sont les groupes qui porteront cet art pour l’édition 2015 : Ahwach, Ait Laati, Rayssa Tihihit… Et le constat heureux d'une relève dans cet art mythique.
L’édition 2015 ; un tour du monde musical au Théâtre de Verdure
C’est à un tour du monde musical que nous aurons l’honneur d’assister cette année : de l’ardent flamenco de l’Orchestra Chekara au Vieux Farka, apportant sa chaleur Malienne en dérivant par le Cap Vert de Mario Lucio, le colombien Youri Buena Ventura, l’oriental Bachar Khalife c'est un voyage aux harmonies bien hétérogènes que nous propose cette nouvelle édition. A noter aussi un hommage à Oum Kalthoum qui promet d’être lyrique par Macadi Nahhas de Jordanie et Saida Charaf.
Reda Taliani, Hindi Zarah et Mazagan, place Al Ama
Reda Taliani c’est un grand chanteur algérien à l’origine formé à la musique arabo- andalouse et faisant fusionner dans sa musique le chaabi, le Raï… Il s’est ensuite révélé à la scène française et internationale en jouant avec le rappeur La Fouine et le groupe 113, il sera sur scène le 22 juillet ! Hindi Zarah… Pour certains fans, elle suffirait comme unique raison de se rendre à Timitar. La belle rockeuse sensuelle, en guerrière Amazigh a conquis le monde entier mais est reconnue comme star dans son pays d’origine (ceux qui y étaient se rappellent de ses talents sur la scène du dernier festival Gnaoua en mai dernier), elle vous susurrera ses mélopées amazighs le 23 juillet. On vous conseille enfin vivement l’énergie enthousiaste des rockeurs de Mazagan et de leur groove and rock chaabi ; eux vous feront remuer le vendredi 24. La scène montante du rap populaire de H-Kayne à l’irrévérencieux Walid Benselim et son groupe N3rdistan ; étrange osmose entre rap métal aux accents électro et world … Timitar a l’audace d’un festival à la population éclectique et reste transgénérationnel.
Texte Nathalie Perton
Photo DR