7ème Festival International du film Documentaire à Agadir

Fiers, fiers, fiers ! 

Nous voulions le dire et le clâmer : nous ne cessons d’être fiers de la ville d'Agadir et des événements qu’elle propose. Si le Souss nous a déjà permis de parler du 7ème Art et de sa mise en valeur dans la région, et ce en mettant à l’honneur la culture qui lui est indissociable : Festival Cinéma et Migrations, Festival Issi N’Ourgh du film Amazigh ; il s’agit cette fois d’une ambition et d’une dimension plus élargies encore.
En effet, organisé par l’Association de Culture et d’éducation par l’Audiovisuel avec le soutien de 2M, de la Communauté Urbaine d’Agadir, du Ministère de la Communication, du Centre Cinématographique Marocain, du Conseil Régional du Souss Massa Dra, du Conseil Régional du Tourisme et des Instituts Français du Maroc ; l’édition est riche, éclectique et ambitieuse. Elle a aussi des objectifs clairs et affirmés : celui de développer la filière marocaine du documentaire et se veut démocrate et accessible à tous et s'en donne les moyens !
Parrainé par le journaliste et critique Luciano Barisone, directeur du Festival Visions du réel, le "FIDADOC" est ambitieux, actif et engagé. Il propose de réunir les artistes parfois encore méconnus au Maroc et dans l'aire subsaharienne afin de constituer une "famille" de documentaristes.

10 longs-métrages venus du monde entier en compétition 

Ce ne sont guère moins que 15 nationalités qui seront en compétition au travers de ces dix films dans la salle Brahim Radi de l’Hôtel de ville d’Agadir. Tous inédits au Maroc : Aji-bi, femmes de l’horloge de Raja Saddiki (Maroc) ; Bla cinima de Lamine Ammar-Khodja (Algérie, France) ; Coming of age de Teboho Edkins (Afrique du Sud, Lesotho, Allemagne) ; Al majlis (Le conseil) de Yahya Alabdallah (Jordanie, Palestine) ; Gangbé ! de Arnaud Robert (Suisse) ; Je suis le peuple de Anna Roussillon (France, Egypte) ; La nuit s’achève de Cyril Leuthy (France, Algérie) ; Pixadores de Amir Arsames Escandari (Finlande, Danemark, Suède) ; Saken de Sandra Madi (Jordanie, Palestine) et Trêve de Myriam El Hajj (Liban, France).

Invitée du festival, la Confédération Suisse présentera 6 documentaires, dont La terre promise de Francis Reusser qui projeté à la cérémonie d’ouverture lundi 4 mai.
Une programmation spéciale liée à la thématique de l’immigration marocaine en Belgique est également au programme avec trois films réalisés à l’occasion du 50ème anniversaire de cette immigration dont Patience, patience… Tu iras au Paradis de Hadja Lahbib, projeté en film de clôture.

Compétition internationale et exigeante, un jury d’excellence consacre "une famille"

Le jury est composé du journaliste marocain Karim Boukhari, de la directrice du Festivalde Cinéma Arabe et Méditerranéen de Barcelone : Meritxell Bragulat Vallverdu, de la réalisatrice et productrice égyptienne Marianne Khoury, de l’auteure, réalisatrice, productrice franco-malgache : Marie-Clémence Andriamonta Paes ainsi que de cinéphiles gadiris. Trois prix seront décernés : le Grand Prix " Nouzha Driss ", le Prix spécial du Jury, le Prix des droits humains. La chaîne 2M, partenaire de l'événement, attribuera son prix film "coup de cœur".

Une double ambition : hisser et développer la filière documentaire par l’ "éducation à l’image"

C’est là l’un des défis de cette édition. En effet, parmi ces films, quatre documentaires marocains, réalisés par des lauréats du Master documentaire de l’Université de Tétouan et de l’Ecole Supérieure d'Arts Visuels de Marrakech, et deux projets développés dans le cadre la Résidence d’écriture de Safi initiée par le FIDADOC. Ils sont les premiers fruits d’une démarche volontaire pour structurer une véritable filière documentaire au Maroc.
Il s’agit également d’offrir un espace de rencontres. La "Ruche documentaire" matérialise cette ambition et regroupe de nombreuses activités pédagogiques et professionnelles destinées à une cinquantaine de jeunes documentaristes venus de tout le Maroc pour bénéficier d’un programme complet de conférences et de rencontres professionnelles.
Une importante délégation professionnelle venue de Barcelone participera à l’ensemble des activités pédagogiques et professionnelles. L’édition sera le cadre de lancement de nouvelles initiatives dans le domaine de la diffusion, de la médiation culturelle et du soutien à la création documentaire. La démarche repose sur l’adaptation du dispositif d’éducation à l’image "Parcours de cinéma en festival" destiné à de jeunes vidéastes et musiciens gadiris ; le lancement d’une collection de courts métrages documentaires ; la création d’une association destinée à fédérer toutes les composantes de la famille du documentaire au Maroc et des rencontres de coproduction panafricaines couvrant les pays du Maghreb et des voisins subsahariens.

Rendre accessible les projections à tous, en tout lieu et s’en donner les moyens ! 

En marge du festival, et ce depuis sa première édition en 2008, l’objectif est affirmé de transmettre aux jeunes une " éducation à l’image ". Rarement un festival se donne les moyens de sensibiliser autant le public que ce soit par l’accès qu’il permet – et la multiplicité des propositions - aux projections et la délocalisation en de nombreux lieux.
Ainsi, en matinée, la salle principale est réservée à des séances scolaires pour des centaines d’enfants gadiris. En après-midi c’est au tour des collégiens et lycéens. Mais c’est surtout d’une myriade de projections et de lieux qui accompagnent le festival : projections pour les étudiants au complexe municipal Jamal Addora (Université Ibn Zohr), projections mobiles dans toute la communauté urbaine d’Agadir y compris dans des quartiers reculés, souvent privés de ce genre de manifestation culturelle ; des complexes municipaux, des établissements supérieurs, des locaux associatifs, en plein air, un ciné-concert également avec le rappeur Monza et des danseurs et chanteurs de hip-hop d’Agadir… 

Du côté de chez vous, du 4 au 9 mai, soyez le Peuple qui fait son cinéma !

Texte Nathalie Perton
Photo DR