Casablanca en travaux ? Le tram arrive !
tramway
Casablancaises, Casablancais, depuis plusieurs mois déjà notre ville subit un véritable lifting à grands coups de pelleteuses et de gravier. Il n’est pas question ici de projet immobilier, mais bien de notre futur transport en commun : le tramway. Puisque tout le monde en parle, Made in Casablanca fait le point.
Am, stram, gram...
Des tronçons de route éventrés, des trous béants, des trottoirs inexistants, des gravas, tas de pierres et autres détritus proches de l’éboulement... Non, vous n’êtes pas dans une quelconque bourgade en guerre au Moyen-Orient, mais bien sur le boulevard Abdelmoumen. Plus précisément, sur la future première ligne de tramway de Casablanca.
Prévu pour fin 2012, ce sont 30 kilomètres qui relieront les quartiers nord-ouest à ceux du sud-ouest en passant par le centre ville, avec 38 rames pour 250 000 voyageurs par jour. Pour y arriver il a fallu déplacer les réseaux d’eau potable, d’électricité et d’assainissement, mais aussi l’éclairage public, les lignes à haute tension et les câbles et postes de téléphone. Sur le papier, ça n’a pas l’air bien méchant, et on se dit bien qu’un chantier de cette envergure se fera dans le calme et la discipline... Jusqu’à se souvenir que Casablanca, en fille rebelle, n’a jamais été calme et disciplinée...
A terme ce sont 5 lignes de Tramway, une ligne de RER et une ligne de métro qui devront voir le jour dans la ville blanche. Pourtant, en voyant les kilomètres d’embouteillage, le bruit quasi incessant des klaxons, des marteaux piqueurs et des invectives des conducteurs, on peut se demander ce que pensent les casablancais de tout ça. Alors les casawis, vous le voulez ce tramway ?
Un mal pour un bien
La majorité râle parce que les travaux prennent un temps fou et que s’aventurer dans la rue (conducteurs, piétons, deux roues, poussette et même caddie de supermarché) relève du parcours du combattant renouvelé chaque jour. Ce n’est pas suffisant d’avoir les nerfs en pelote au milieu de cette jungle urbaine, petit bonus pour nous les femmes : ces travaux sont effectués par des ouvriers réputés pour leur langage fleuri, choisi et châtié. Que celle qui n’a pas encore eu droit à son “kss kss, vous ites charmonte” me jette la première pierre. Mais encore une fois, nos chers concitoyens casablancais sont tous du même avis : une ville comme Casa doit avoir un réseau de transport en commun. Sinon cette ville sera engluée à jamais dans un embouteillage sans fin.
Alors on aurait peut-être pu s’en sortir sans le décor de guerre d’Irak, les ouvriers salaces, la pollution digne de Paris et Mexico réunies, les heures de bouchons passées à hurler, suer et trépigner ? Je vais me permettre de citer un ami : “Le Maroc sans désordre ne serait plus le Maroc, surtout Casa sans désordre ne serait plus Casa”.
Un désordre organisé
Alors on récapitule : c’est vrai que les travaux ne sont pas faciles à supporter, mais pour pouvoir se doter d’un système de transport en commun digne de ce nom, et par conséquent réduire le parc automobile casablancais, il faut passer par là.
Peut-être qu’il faudrait trouver des moyens de contourner tous ces désagréments. Par exemple, le co-voiturage pourrait réduire le nombre de voiture en circulation et donc la longueur des bouchons...
Aller les casaouis, courage, on l’aura notre tramway !
Texte Zara Kadiri
Photo DR.