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Hicham Nazzal "Je suis très fier d'être un des premiers artistes marocains à relayer cette campagne"

Santé
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
30 mars 2011

Acteur français né de parents casaouis, Hicham Nazzal a accepté de prêter son image à la nouvelle campagne de l’Assciation de Lutte Contre le Sida avec ce message : « Aurais-je pu devenir acteur si j’étais séropositif ? ». Entretien.

Made in Casablanca : Ce genre de campagne est une première dans le monde arabe, et la lutte contre le Sida ne semble pas être une priorité, ici. Est-ce votre sentiment ?
Hicham Nazzal :
Les dirigeants de l’ALCS Maroc m’ont fait part il y a un an de leur projet de campagne de lutte contre le SIDA, sur le modèle de ce qui avait été fait en France par l’association Aides, avec Johnny Hallyday ou Claire Chazal, et le slogan « Si j’étais séropositif… », les personnalités marocaines approchées pouvant ainsi relayer un message de tolérance et de soutien, envers les personnes séropositives. Je connaissais le travail de cette association extraordinairement courageuse face à ce problème de santé publique. Je compare la perception du Sida dans le Maroc d’aujourd’hui à la perception qu’en avaient les populations des pays du Nord au début de l’épidémie : une maladie de marginaux. Or la - triste - réalité est tout autre : des populations qui jusque-là n’étaient pas considérées comme étant « à risque » voient leur nombre de contamination exploser. Et encore, le dépistage est très loin d’être répandu ! Cette campagne a pour but premier, et c’est une première étape nécessaire et capitale avant d’aller plus en avant, de briser un tabou. Ne serait-ce qu’arriver à prononcer le mot « Sida » au Maroc, entre amis, en famille, entre collègues, avec sa ou son partenaire, sans jugement, avec vérité, serait une grande victoire. Ce que le Maroc accomplit par cette campagne est un grand pas qu’il faut saluer et encourager. On pourrait objecter que d’autres priorités comme la lutte contre l’analphabétisme, le chômage, sont des priorités plus urgentes. Je ne pense pas qu’il faille établir une échelle de valeur dans les combats à mener. L’avenir de notre jeunesse est en jeu. Un Sidaction local a fait depuis quelques années son apparition à la télévision Marocaine (présenté par Ali Baddou, présent sur cette campagne). Que des personnalités se mobilisent aujourd’hui pour faire tomber les préjugés est une formidable avancée.

Made in Casablanca : Selon vous, s'engager est-il un devoir en tant qu'artiste ?
Hicham Nazzal :
De nombreuses personnalités ont refusé d’être associées à cette campagne, et il ne m’appartient pas de commenter leur décision. Je préfère saluer au contraire le courage de mes collègues qui ont su, par leur présence sur cette campagne, faire face à cette responsabilité urgente. Je crois à la valeur de l’exemple. Et je suis un optimiste de nature. J’espère qu’une grande politique de santé publique sera menée au Maroc à la fois pour faciliter l’accès au dépistage tout en l’intensifiant, mais aussi pour permettre aux malades de bénéficier de traitements adéquats, pour mener de vraies campagnes de sensibilisation quant aux moyens de protection, dans les écoles, dans les villes comme dans les villages. On dit du Maroc qu’il est d’une formidable modernité : il a aujourd’hui rendez-vous avec une responsabilité historique, celle de ne pas léguer à ses générations futures, à sa formidable jeunesse, un avenir encombré par cette saleté de virus. Et je suis très fier d’être un des premiers artistes marocains à relayer ce message.

Made in Casablanca : Votre famille est originaire de Casablanca, mais vous avez grandi et travaillé en France. Quel rapport avez-vous avec la ville aujourd'hui ?
Hicham Nazzal :
En effet, une grande partie de ma famille est originaire de Casablanca, et si je suis né en France, ai étudié et travaillé sur de nombreux films en France, j’ai toujours gardé une partie de mon cœur à Casa où j’essaie de me rendre le plus souvent possible. Je compare cette ville à celle de tous les possibles, riche de sa jeunesse et forte de son envie d’agir. Sa proximité à la mer lui donne cette onde de nostalgie et de vague à l’âme qui trouve de l’écho en moi. Lorsque j’animais des émissions pour la chaîne 2M, ou lors du tournage, il y a un an et demi, du long-métrage « La  Grande Villa » de Latif Lahlou, j’aimais aller décompresser en dénichant les nouveaux endroits, incognito. Lors de mon dernier séjour à Casablanca, en plus de passer beaucoup de temps en famille, j’ai beaucoup apprécié donner rendez-vous à mes amis au Six Pm du Hyatt Regency, avec sa musique deep lounge en début de soirée, sa clientèle discrète et très agréable. Et aujourd’hui, je sais que je peux compter sur le site Made in Casablanca pour aiguiller mes choix sur les derniers endroits à découvrir !

Made in Casablanca : Après votre dernier film, « La Grande Villa » de Latif Lahlou, quelle est votre actualité ?
Hicham Nazzal :
Je suis au générique d’une très belle comédie Suisso-Canadienne intitulée Opération Casablanca (retrouvez l'interview du réalisateur sur Made in Casablanca), qui sort ce 6 avril dans les principales villes Marocaines, dont le Mégarama de Casablanca. Le casting est prestigieux, international, pour un film déjà salué dans les festivals du monde entier. J’y incarne Youssef, en langue arabe et française, tourné en grande partie à Genève et Zurich. En parallèle, je développe des projets d’émission télé au sein d’une boîte de production française, entouré d’une formidable équipe, Média TV. Nous venons d’ailleurs de signer un beau contrat avec le groupe NRJ. Un printemps qui s’annonce radieux, merci la vie !


> Pour plus d'infos sur l'ALCS, la prévention, ou la lutte contre le Sida en général, rendez-vous sur le site de l'ALCS ou téléphonez à Allo Info Sida au 080 100 25 25.

Interview
Mathias Chaillot
Photo
DR - ALCS

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
30 mars 2011

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