Elisa Chimenti au service de l'éducation

Association
Zara Kadiri
Editor Made in Tanger
4 juillet 2011

Elle a fondé la première école italienne au Maroc, elle parlait plusieurs langues dont l’arabe et des dialectes maghrébins mais est décédée dans l’oubli et l’abandon. La fondation Elisa Chimenti lui rend hommage, fait connaître ses oeuvres et espère rouvrir une école italienne pour la transmission de la culture.

Qui est Elisa Chimenti ?

Ecrivaine et enseignante italienne, elle arrive en 1884 au Maroc, à l’âge d’un an avec son père, qui devient médecin personnel du Sultan Moulay Hassan. Maîtrisant parfaitement le français, l'arabe, l'espagnol, l'italien, l'hébreu, l'allemand, le portugais et le russe, elle décide d’enseigner les langues et fonde en 1914 la première école italienne au Maroc avec sa mère. L'établissement connaît un grand succès et est financé à partir de 1924 par le gouvernement italien, qui pourvoit aussi à la rémunération des deux enseignantes. Elisa va dédier toute sa vie à l'enseignement et à l'écriture et sera aussi l'unique européenne à enseigner dans la médersa du grand a'lim érudit marocain Abdellah Guennoun, célèbre auteur de « Annoubough al-maghribi » et qui l'appelait « ma sœur ».

Tombée dans l’oubli depuis la fin des années 50, elle meurt dans la misère et l’abandon en 1969 à l’âge de 86 ans. C’est grâce au Consul général d'Italie que sa tombe a été repérée à Tanger, dans un état d’abandon déplorable. Elle sera restaurée, au nom de la dignité.

Pourquoi une fondation Elisa Chimenti ?

Installée au sein du palais des institutions italiennes, la Fondation Méditerranéenne Elisa Chimenti constituée en mars 2010, met en place des initiatives qui permettent de mieux connaître et diffuser la vie, l'œuvre et la pensée d'Elisa Chimenti. Non lucrative, la fondation a pour but de promouvoir les échanges internationaux entre personnes et groupes culturels afin de renforcer les liens entre les pays de la Méditerrannée. Son oeuvre servira d’inspiration à la fondation, des critères universels de dialogue et de paix contés dans ses écrits. Des initiatives sont prises par la fondation afin de mieux connaître et diffuser l’oeuvre d’Elisa Chimenti, ainsi que d’autres écrivains ayant oeuvré dans les multiples aspects culturels et interculturels de la Méditerrannée. Enfin, des initiatives d’ordre culturel, scientifique et socio-économique serviront à contribuer à une meilleure connaissance mutuelle entre les pays de la Méditerrannée. Une croisée des traditions et créations, ainsi que des réalisations aux critères universels de dialogue et de paix. A quand la réouverture de l’Ecole italienne à Tanger ?

Texte Zineb Bennouna

Photo DR

 

 

 

Zara Kadiri
Editor Made in Tanger
4 juillet 2011

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