Les Abattoirs de Casablanca, histoire, architecture et culture.

Patrimoine
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
4 avril 2012

A l'occasion des Journées du Patrimoine, l'association Casamémoire nous fait (re)découvrir notre belle ville blanche. Pour cette 4ème édition, une surprise de taille : la visite du quartier, mythique et historique, Hay Hassani, ainsi que de ses Abattoirs. Pour ceux qui ne pourront pas y aller, petit aperçu de l'histoire des Abattoirs...

El Dorado

Au début du XXème siècle, Casablanca prend des allures d’El Dorado pour le reste du monde : industriels, aventuriers, marchands et autres immigrés posent leurs valises et leurs rêves de fortune dans la ville blanche. Très vite la population s’agrandit, et l’infrastructure de la ville doit suivre. La partie Est de la ville (où se situe actuellement les abattoirs) va vite devenir le quartier industriel de par son sol rocheux et sa situation en retrait du centre. Suivront la construction du port, ainsi que de la gare, des abattoirs et même de logements pour les employés des usines alentours.

Plus grand, plus vite, plus fort !

En 1922, la construction des nouveaux abattoirs de la ville est confiée à George Ernest Desmarest, architecte parisien. L’objectif était de répondre aux nouvelles normes d’hygiène et aux besoins croissants de la population casablancaise, toujours plus nombreuse. C’est un projet moderne et d’envergure qui voit le jour : une étendue de 5 hectares, une administration, des villas, des écuries, un incinérateur, une boucherie, des ateliers, un espace frigorifique, une chaudière, etc.

Et l'Art déco fût

En termes d’architecture, les abattoirs ont un style très particulier : ni Art nouveau, ni néo-mauresque, ni néo-classique… Ou plutôt les trois à la fois ? Quand on remarque ces piliers travaillés comme de la dentelle, ces façades symétriques, ces décorations géométriques, ces rosaces, céramique et autres couleurs… Certains experts parlent du premier spécimen d’architecture Art déco.  Style qui ne sera officiellement reconnu qu’en 1925 à l’exposition internationale des Arts décoratifs de Paris, mais on y retrouve indéniablement l’esprit dans nos bons vieux abattoirs.

Usine à culture

Quand les abattoirs ferment en 2002, il était évident, aux yeux de tous, qu’un tel lieu ne pouvait rester abandonné. Dès l’année suivante, l’artiste George Rousse s’y installe officieusement et y donne des spectacles de théâtre contemporain. Toujours la même année, les abattoirs sont officiellement inscrits à la liste des monuments historiques par dahir royal.  Mais toujours cette idée d’en faire un espace culturel, dédié à l’art… En 2008, la ville d’Amsterdam, ville industrielle et culturelle par excellence, signe un accord avec la ville de Casablanca et toutes deux mettent en place une série d’ateliers de réflexion pour obtenir un projet de reconversion digne de ce nom. Résultat des courses : ça sera l’association Casamémoire qui lancera les festivités et investira les lieux pendant un an. Et c’est ainsi qu’en avril 2009, les Transculturelles des Abattoirs ont lieu. Le reste de l'histoire, vous la connaissez…

Ne manquez pas les Journées du Patrimoine ce week-end, une visite des Abattoirs est prévue, ainsi que du quartier Hay Hassani !

Texte Zara Kadiri

Photo DR

 

 

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
4 avril 2012

Les Abattoirs de Casablanca

  • Centre culturel
Rue Aïn El Hamra 20000, Casablanca
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+212654800539

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