Casablanca, laboratoire architectural du XXe siècle
Casablanca possède une grande richesse architecturale et urbaine, la propulsant au même titre des grandes villes du XXe siècle : Brasilia (Brésil), Chandigarh (Inde). Il s’agit d’une ville carrefour qui propose un éventail d'élément provenant de cultures, d’époques, de modèles, et d’idéaux différents. Ce mélange original est visible dans son paysage urbain et architectural qui lui donne une valeur patrimoniale incontestable. Partez à la découverte de l’architecture de la ville blanche grâce à Made in Casablanca.
Histoire :
C’est en 1912, sous le protectorat français, que le maréchal Lyautey fait appel aux architectes modernes et aux courants « nouveaux » pour construire ce nouvel eldorado. Avec une « envie d’Amérique », encouragée par la propagande de la Résidence, Casablanca se veut une « ville nouvelle française » qui ferait renaître un ancien empire endormi. Dans cette démarche de moderniste, de nombreux architectes français tels que Marius Boyer, Alexandre Courtois, d’Edmond Brion et Georges Candilis vont transformer la ville blanche en un véritable laboratoire d'architecture à ciel ouvert.
Le maréchal Lyautey instaure donc le service d’architecture et des plans de la ville. L'urbaniste Henri Prost se voit confier la tâche de dessiner les premières extensions de Casablanca en dehors de la médina entre les années 1917 et 1922. Les frères Perret, quant à eux, emploient les premières voûtes de béton armé pour construire des immeubles. Dans les rues de Casablanca, des bâtiments bénéficient du confort et de la modernité.
Les différents styles d'architecture de Casablanca
Au départ, le style architectural le plus dominant au Maroc était arabo-islamique. À partir de 1920, l’arrivée des courants architecturaux d’Europe domine au Maroc, et surtout à Casablanca.
On retrouve le style Arabo-andalou, l’architecture arabo-andalouse date le plus souvent de l’époque Almohade (XIème siècle). Ce style domine l’architecture contemporaine du Maroc. À Casablanca, il est présent dans certaines constructions comme le Palais de Justice et la fontaine visibles sur la place Mohamed V.
Il y a également le style néoclassique. Véritable langage architectural du XIXe siècle européen, il s’agit des immeubles du centre ville représentés par des colonnes, balcons, loggias, ornés de décorations florales, de guirlandes et de médaillons sculptés.
Le style néo-mauresque est aussi présent à Casablanca. Il s’agit des premiers bâtiments bâtis à l'extérieur de l'ancienne médina, influencés par des constructions d'Afrique du Nord au XIXe siècle (Algérie, Tunisie). On retrouve l'hôtel Excelsior, symbolisé par l'utilisation des arcs brisés, des azulejos (carreaux de faïence) sur les façades, des pergolas, des tuiles vertes sur les toits et les auvents.
Enfin, l'Art déco s'impose comme le style majeur. Ce style représente une nouvelle ère pour l’architecture durant le milieu du XIXème siècle. Les formes et le style sont géométriques et stylisés, les lignes épurées, la symétrie rigoureuse et les angles droits. Ce style rompt avec les ordonnances classiques et les ornementations réalistes. On emploie les zelliges à la place des carreaux de céramiques. La Villa des Arts, l’ancienne église du Sacré-Coeur en sont un parfait exemple.
Casablanca est donc un laboratoire à l’air libre, la plupart du temps visité par des architectes et des urbanistes du monde entier pour son patrimoine et son histoire.
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