Alice au pays des casaouis

Spectacle
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
24 mars 2011

Douze danseurs casablancais, sous le regard d’un chorégraphe réputé, monteront bientôt sur scène pour présenter une comédie musicale inédite au Maroc, Alice au pays animé. Made in Casablanca s’est glissé derrière les rideaux lors d’une répétition et vous dévoile les coulisses de cette première.

Il a dansé avec Dalida, Yves Montand, ou encore le chorégraphe de Michaël Jackson. Franck Masse, le chorégraphe, est plus branché gros show que kermesse d’école. Arrivé il y a trois ans à Casablanca avec sa compagne, Sofia Mouslim, originaire, elle, de la ville, il est donc venu avec de vrais projets en tête. De la danse, mais à un autre niveau. « Au début, explique Sofia, on voulait monter un spectacle tous publics, mais on s’est rendus compte qu’il y avait vraiment peu de choses culturelles pour les enfants à Casablanca, et encore moins au niveau théâtral. » Alice était née. Celle du pays des merveilles, ou presque, sauf qu’ici, elle danse le hip hop avec le génie de la lampe, croise le Capitaine Crochet, fait quelques pas de classique avec Pinocchio. Toute la troupe, une douzaine de danseurs, est casaouie. Tous ont été castés, tous sont payés. « On voulait montrer qu’on a aussi, au Maroc, de vrais danseurs, qui s’entraînent pendant des heures pour en faire un métier. » Youssef, par exemple, 21 ans, qui enchaîne les spectacles pour enfants (« trois ou quatre par ans »), est passé par Choreart, et essaye maintenant de gagner, tant bien que mal, sa vie en dansant. « Je prends une journée pour répéter, je travaille un week-end à la place, on s’organise. » D’autres, plus jeunes, n’en sont pas encore là.

Répétition 7 jours sur 7

Pendant un an, Franck Masse a donc pensé son spectacle, Alice au pays animé. Il y a un mois ont commencé les répétitions, tous les jours d’abord, puis trois fois par semaine les quinze derniers jours. Pour se produire, ils ont du convaincre les salles, habituées à recevoir des associations, qu’il fallait laisser aussi faire les troupes pro, qu’elles ont besoin de temps pour rentrer dans leurs frais. « Nous, on veut faire un spectacle pro, propre, à un prix raisonnable. Nos danseurs seront payés. En revanche, de là à faire des bénéfices… Il faudra que le public soit au rendez-vous », admet Sofia. Dans le ventre du crocodile, entre deux pas de Salsa, la montre du capitaine crochet commence à faire tic-tac. Première le dimanche 27.

Texte & photo Mathias Chaillot
Plus d’informations : http://www.alice.ma

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
24 mars 2011

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