1981, les émeutes de pain

politique
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
1er octobre 2019

Sous le régime du Roi Hassan II, les années de plomb, (fin des années 60 jusqu'en 1980) ont été marquées par une grande violence contre les opposants politiques et les activistes démocrates.

Le Maroc a connu une grève générale dans toutes les villes marocaines surtout à Casablanca, suite à l’augmentation brutale du prix de plusieurs produits de première nécessité: blé, l’huile, beurre, farine... Une manière pour la population de manifester sa colère contre cette augmentation qui a atteint 77%.

Les grévistes éclatent dans une majorité de quartiers de Casablanca, Derb Sultane, Aïn Chock, Sbata, Ben Msik, Sidi Othman, Bournazel... Et pour contrôler la situation, la police anti-émeutes investit la ville, et ouvrent le feu sur les manifestants. A partir de là, la grève s’est transformée en émeute ! Le nombre des victimes s’élève d’après les investigations faites par l'Instance Equité et Réconciliation (IER), à 114 morts reconnus, alors que l'Union Socialiste des Forces Populaires (l’USFP, le premier parti politique au maroc) a affirmé qu’il n’y avait eu que 637 morts. Le parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a dénoncé 800 morts. Quelques journaux étrangers ont évalué les victimes entre 600 et 1000 victimes.

Aujourd’hui et lors de la découverte des cadavres dans des communes lointaines, plusieurs associations de droits de l'homme ont proclamé leur colère et leur insatisfaction envers le travail de L’IER (la commission nationale pour la vérité) dans sa recherche de la vérité.

Plusieurs personnalités politiques ont été accusées d’avoir commis ce crime barbare. On note notamment, Driss Basri , ancien ministre de l’Intérieur, Houssin Jamil, directeur général de la DST lors des évènements de 1981, Slimane Alaoui, directeur général de la Sûreté nationale de l’époque, Ahmed Fizazi, gouverneur de Casablanca en 1981 et plusieurs autres personnalités. Ils étaient grévistes et devinrent émeutiers...

Un grand crime avec peu d’indices, laisse l’affaire ambiguë. Mais la certitude, c’est que cela restera gravé à jamais dans la mémoire riche de Casablanca et du Maroc en général.

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
1er octobre 2019

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