Bert Flint, portrait d’un passionné

L’art rural au Maroc n’a plus de secret pour celui qui a commencé une carrière dans l’enseignement à Marrakech. Après des décennies à acquérir des objets et à en chercher les origines et les messages, il est devenu l’un des plus grands collectionneurs de l’art traditionnel et rural.

Tout commençait par l’acquisition d’un bijou, d’une poterie, d’un tissage ... S’en suivait alors sa propre enquête, auprès des habitants du lieu, pour avoir leur avis sur la question. Sa provenance, son utilité, et la signification de ses décorations et ornements. Pour affûter ce qui aurait pu être un faux jugement, Flint s’est rapproché de groupes d’artistes, et notamment celui de Casablanca, afin d’obtenir le point de vue des hommes de l’art marocains. Ses connaissances, et tout l’enthousiasme pour les obtenir, ont fait de lui un homme averti dans le domaine. Il dispensera alors des cours d’initiation à l’histoire de l’art à l’Ecole des Beaux Arts de Casablanca, et écrira également pour des revues telles que Souffles et Maghrebarts.

Bert Flint a ainsi visité tout le Maroc, et particulièrement les villages reculés de l’Atlas, à la recherche de l’objet qu’il ne possédait pas encore et de son histoire. Son entourage parle de lui comme d’un homme à la limite du fanatisme dans sa quête, se sacrifiant personnellement pour investir la majorité de ses revenus dans ses collections.

Aujourd’hui, alors qu’il possède tout ce que le Maroc offre comme patrimoine artistique rural, Flint s’intéresse à l’Afrique du Sud. Cet homme, qui a consacré sa vie à ses recherches pour laisser au public des collections riches en histoires, mérite notre reconnaissance. Et la meilleure serait d’aller simplement visiter ses musées à Agadir et à Marrakech.

Texte Stéphanie Jacob
Photos DR