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Sidi Bou Saïd, un village bleu et blanc accroché à la colline.

Découverte
Editor Made in Tunis
12 août 2011

Les maisons recouvertes de chaux, les volets bleus, les portes cloutées font de l’ensemble de ce village un monument. Sidi Bou Saïd, ne manque pas de charme. Se promener dans ce village, c’est être transporté dans l’histoire et le mystique.

A Sidi Bou Saïd, le visiteur est subjugué par la beauté et l’originalité du lieu. Ruelles pavées, bougainvilliers fuchsia et blanc et moucharabiehs, le petit village de 5000 habitants a été le premier site protégé au monde. Rattaché à Carthage, le village est classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979. Perché sur une colline, Sidi Bou Saïd domine fièrement Carthage. Son histoire commence avec les Carthaginois et les Romains. Au XI ème siècle, les Almoravides choisissent cet endroit stratégique pour la défense des côtes.
Plus tard, Khalaf Ben Yahia Tamimi El Beji s’installe à Djebel Menara sur les hauteurs, enseigne le soufisme et monte la garde des côtes. C’est sans nul doute de cette époque que date le mysticisme du lieu. Les marins étaient convaincus que l’homme assurait leur protection.  A sa mort, en 1231, une zaouia est construite et ce n’est qu’au XVII ème siècle que le village prend le nom de son protecteur, Sidi Bou Saïd.
A cette époque, les bourgeois tunisois apprécient la vue splendide et la fraicheur des ruelles. Ils y construisent des villas somptueuses d’architecture arabo-andalouse sans vraiment tenir compte d’un plan urbain. Aujourd’hui on ne s’étonne plus de voir ces maisons dispersées ici et là. C’est aussi cela qui fait le charme du village.
Le baron Rodolphe d’Erlanger est l’autre homme qui a fait la renommée de Sidi Bou Saïd. Amoureux de la musique et des arts, il vouait une passion pour l’architecture du village. Grâce à ses plaidoyers, en 1915 un décret protège Sidi Bou Saïd des constructions anarchiques et oblige les propriétaires des maisons à respect la couleur bleue et blanche. Aujourd’hui, la Maison d’Erlanger abrite le Centre de Musiques arabes et méditerranéennes.

Les tunisiens aiment y venir, marcher dans les ruelles étroites et respirer les odeurs de thé et de jasmin. Le week-end le café des nattes et le café Sidi Chaabane ne désemplissent pas. Il y règne une ambiance de nonchalance, un parfum artistique laissé par le passage de nombreux artistes et écrivains. Simone de Beauvoir, Colette, André Gide ou Michel de Foucault ne se lassaient pas de ce village où ils pouvaient déambuler des heures en regardant la baie de Carthage et les vagues de la Méditerranée. On les imagine allonger au Café des nattes, sirotant un thé à la menthe. Quelques-uns ont la chance d’y vivre, de sentir au quotidien cette atmosphère incomparable. Certains touristes choisissent de séjourner dans une de ces maisons familiales transformées en chambres d’hôtes et beaucoup profitent d’une soirée dans un restaurant gastronomique dont la terrasse surplombe la mer. Tous les tunisiens ont arpenté les ruelles pavées en rêvant d’une de ces demeures bicolores qui n’existent qu’à Sidi Bou Saïd.

R.M.

Editor Made in Tunis
12 août 2011