La Goulette, la cité joyeuse

Découverte
Aziz MadeinMedina
Editor Made in Tunis
27 juin 2011

Populaire où hype ? Simple où sophistiquée ? Il y a un peu de tout cela à La Goulette. Une ville qui porte une histoire forte, un passé lié à la mixité, un lieu stratégique où lʼon finit toujours par aller et se régaler.

Lʼhistoire significative de la ville commence réellement au VII ième siècle. Le conquérant arabe Hassan Ibn Noomane relie le golfe de Tunis et la Capital par le lac. Après la destruction des installations portuaires de Carthage, la Goulette devient le principal port du littoral de Tunis. Depuis le port joue un rôle stratégique incontestable. La ville nʼa cessé de se développer et devient un pôle politique, économique et militaire sous le protectorat.
La Goulette. Voilà un nom de ville qui sonne comme un titre de film, ou le nom dʼun jeu. La Goulette est en réalité une traduction en italien de halq el Wadi, qui signifie en arabe "gorge de la rivière". Lʼitalien gola ou goleta, une gorge ou petite gorge a primé. Au XIXième et XXième siècle, les Italiens de Palerme et de Malte avaient fait de cette ville une petite Sicile où lʼitalien a fini par devenir une langue courante. Du passage de lʼItalie, il ne reste que quelques phrases, le souvenir de Claudia Cardinale, la plus belle italienne de Tunis, marchant dans les rues de la Goulette et une architecture empruntée au style liberty, lʼart nouveau italien de lʼépoque. Les italiens gardent encore en eux le souvenir de cette ville populaire ou il faisait bon vivre.

A lʼentrée de La Goulette, la statue équestre dʼHabib Bourguiba trône tel un protecteur et un conquérant. Pour celui qui ne connait pas lʼhistoire, de jour, la ville nʼa rien d'exceptionnelle. Les murs de la rue principale méritent dʼêtre rafraichis mais le café vert, où toute la jeunesse masculine se retrouvait, a, quant à lui, été rénové. Les vendeurs de kakis passent encore de terrasses en terrasses. Mais cʼest le soir que La Goulette prend des airs de cité joyeuse. En été, les gargotes éclairées aux lampions sont incontournables.
Les Tunisiens de tous âges et de toutes classes sʼy retrouvent. Lʼâme de la ville dʼantan renait au rythme des klaxons des voitures. Les tunisois sʼy pressent pour retrouver une ambiance bonne enfant, conviviale et des restaurants surannés mais tellement vivants. Sous le regard des hommes assis sur leur chaise devant la porte de chez eux, les tunisois choisissent la terrasse qui correspond à leur porte monnaie. On commence par le plat
tunisien, la kémia pour sʼouvrir lʼappétit dans un mélange dʼodeurs de fritures et de mer.
On y vient pour apprécier les bricks à lʼoeuf maison, ou le complet poisson. On finit par une marche sur la plage et on promet dʼy revenir très vite.

R.M.


Aziz MadeinMedina
Editor Made in Tunis
27 juin 2011

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