La végétation reprend ses droits

Actus
Julien Antinoff
Editor Made in Rabat
20 juillet 2012

Le Jardin d’Essais Botaniques de Rabat réouvrira ses portes très bientôt. Un réaménagement était nécessaire pour lui redonner son luxe d’antan. De nombreuses espèces, provenant du monde entier y ont fait leur entrée.

En 1914, le Maroc est sous Protectorat français quand Jean-Claude Nicolas Forestier, célèbre architecte paysagiste initie le projet de construire ce Jardin Botanique. Les travaux s’achèvent une dizaine d’années plus tard. Le premier directeur du jardin est Gaston Herbet, un ingénieur horticole. Le tracé est très européen avec une perspective en terrasses basée sur la symétrie et l’ordre. Des surfaces d’eau - bassins, seguias - et un habillage de zellige rappellent la tradition marocaine. Ce Jardin fût le premier jardin public de la ville instaurant les espaces verts comme éléments principaux du plan urbanistique. Suivront le Jardin de Belvèdere, le Triangle de Vue, le Jardin des Oudayas...

À l’occasion du réaménagement de l’avenue de la Victoire, il est décidé de rénover ce jardin, laissé quelque peu à l’abandon. L’avenue de la Victoire sépare le Jardin d’essais en deux : en amont, une partie de 10 hectares et une seconde de 7 hectares. La réhabilitation et l’aménagement d’un tel jardin coûte cher : 27 millions de dirhams dont 15 millions alloués par le Fonds Hassan II. La Commune de Rabat et l’Institut National de la Recherche Agricole (INRA) se sont également associés à ces travaux. À l’international, une convention a été signée entre l’INRA et le Jardin Botanique de Singapour en 2005 afin de développer le jardin d’essais. 

Les travaux portent sur des points importants afin de (re)donner un coup de jeune à ce lieu : élaboration d’un nouveau plan conforme aux normes scientifiques, plantation d’espèces rares, équipement du jardin en lampadaires et modernisation du réseau d’irrigation. 
Lors de la rénovation, de nouvelles plantes ont été importées des différents continents. Certaines plantes à croissance lente sont à l’origine du retard dans la réouverture des lieux. Des espèces rares, exotiques ou menacées d’extinction, comme les plantes aromatiques et médicinales, ont été introduites. Le but est d’explorer ces espèces au travers de l’INRA. Sauvegarder la biodiversité est le principal objectif des biologistes et techniciens du jardin. Le travail de recherche des scientifiques de l’INRA est concentré sur l’étude de la botanique, la taxonomie... Ils étudient aussi l'acclimatation des plantes exotiques à un nouvel environnement.

Le jardin offre à ses visiteurs plus de 600 espaces ornementales et fruitières de diverses origines : Calodendron capensis, Spathodea campanulata, Brachychiton rupestris, le palmier bleu Brahia capitata. À noter que ce jardin est le premier à avoir introduit l’avocatier au Maroc et qu'il a été nommé au Patrimoine Mondial par l'Unesco.  

Texte Julien Antinoff

Photo DR

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