Vétérinaire tout terrain

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
19 avril 2011

Rencontre avec le Docteur Adil Bourhila, qui soigne depuis 18 mois toutes sortes d'animaux à Marrakech.

Après son diplôme marocain, le jeune docteur est allé à Lyon pour se spécialiser dans les animaux de compagnie. Cela ne l'a pas empêché de fréquenter les “NAC”, Nouveaux Animaux de Compagnie, dans la clinique lyonnaise du Docteur Bellangeon, qui a inventé le mot NAC pour désigner tous ces animaux originaux qui vivent aujourd'hui avec certains d'entre nous.

Made in Marrakech : Vous êtes Marrakchi ? Docteur Adil Bourhila : Oui, je suis Marrakchi. Je suis allé à Lyon passer une spécialité car le diplôme de vétérinaire marocain est un diplôme de généraliste. Mais c'est ici que je voulais exercer. J'ai une spécialisation “animal de compagnie” et c'est d'ailleurs la plus grosse partie de ma clientèle.

Des chiens, des chats ? Oui, mais surtout des chiens : des Bergers Allemands pour la garde, des Labradors pour les familles et les jeunes aiment bien les Rottweillers. Mais le chien à la mode en ce moment c'est le Jack Russell (cf. photo) !

Avez-vous d'autres patients ? Oui, ça arrive ! Ici au cabinet, sont venus ou viennent de temps en temps des serpents, des singes, des rats gris qui ne sont pas des rats domestiques mais des rats d'égouts, des oiseaux rares comme les perroquets... j'ai même soigné des singes et un hibou !

C'est difficile de soigner un hibou ? La première chose c'est que le hibou vit la nuit. Evidemment, en arrivant pendant la journée à une consultation l'animal était très tendu, stressé. Ajoutons le transport, les odeurs, ça donne un animal difficile à manipuler. Pour les animaux qui ne sont pas domestiqués, le vétérinaire doit bien connaître les gestes de contention pour s'assurer que l'animal est en sécurité avant qu'on commence à l'examiner. Parfois on est obligé d'utiliser un sédatif. Mais la plupart du temps la contention suffit. Plus l'animal est jeune, plus c'est facile évidemment.

Vos patients perroquets vous parlent-ils ? Pour qu'un perroquet parle, il faut qu'il soit très détendu et dans son environnement. Ici au cabinet, ce n'est pas le cas comme vous l'imaginez. De plus un perroquet bavard qui se tait est un signe de maladie chez l'animal. J'ai donc peu de chances d'entendre la voix d'un perroquet un jour !

Et un singe c'est difficile à soigner ? Toujours le même souci : la contention de l'animal. Ceci dit, le dernier singe que j'ai soigné était intoxiqué par de la drogue. Imaginez une bête de 3 kilos qui a ingéré un poison... Il avait des troubles neurologiques, et a fait un coma de plusieurs jours. Nous l'avons aidé, perfusé et remis sur pied.

Quel est l'animal que vous avez soigné qui vous le plus impressionné ? Un python. C'est impressionnant à manipuler, pour la contention il faut savoir s'y prendre, ça peut être dangereux.

Et vos autres patients sont... ? Des tortues qu'il faut réparer. On le fait avec de la colle. Si une tortue a carapace brisée, ce sont les microbes et les parasites qui vont envahir son corps, donc il faut la réparer avec de la colle, voire une tôle comme de la tôle de verre, la carapace de la tortue doit être étanche à 100 %. Des rats d'égouts, ce n'est pas vraiment une clientèle classique comme le rat blanc que je soigne aussi ... et à l'extérieur pour un petit parc animalier qui va bientôt ouvrir je vais soigner des chèvres du Kenya, des daims, des moutons, des rapacesÉ

Avez vous un animal, Docteur ? Nous avons ici une mascotte, un chat qui s'appelle Caramel et j'ai un chien, Bosh, comme les outils.

Dr.Adil BOURHILA Clinique Vétérinaire Targa 149, lot lalla Haya, route de Targa, Marrakech - MAROC Tél : 05 24 39 21 95 GSM : 06 61 40 12 54 [email protected]

Interview Lila Manel Photo Fred Haffner Publié le 19/04/2011

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19 avril 2011