Une légende à Marrakech

Festival
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
7 décembre 2011

La quatrième journée du Festival International du Film de Marrakech était placée sous le signe des réalisateurs. Roland Joffé donnait une masterclass, Emir Kusturica, président du jury, était lui sur la Place, enfin un vibrant hommage a été rendu à Terry Gilliam.

Comme depuis le début du festival, la journée a débuté par la projection de deux films en compétition : Sneakers de Valeri Yordanov & Ivan Vladimirov et Death is My profession de Amir Hossein Saghafi. Il ne reste plus que six films, en compétition à voir pour les membres du jury. 

La journée s'est poursuivie par la masterclass de Roland Joffé. Ce réalisateur britannique, engagé, a expliqué sa passion du cinéma mais aussi les raisons de ces films traitant, pour la plupart, de faits historiques. Comme Mission, dans lequel Jéremy Irons joue le rôle d'un prêtre catholique et Robert de Niro celui d'un mercenaire espagnol. Ce film raconte la conquête et la domination espagnole sur le Nouveau Monde au XVIIIème siècle. Ce véritable chef d'oeuvre lui a valu une Palme d'Or au Festival de Cannes en 1986. Dans une interview, il avait déclaré : "j'aime le public des salles de cinéma et je le respecte." On comprend pourquoi il a accepté cette masterclass. 

Ensuite, c'est Mr. Le Président, Emir Kusturica, qui est venu offrir Place Jemaa El Fna son documentaire Maradona by Kusturica. Le mélange entre le football et le cinéma, deux passions très importantes chez les marocains a ravi la foule présente. Grand fan de ce joueur , le réalisateur serbe retrace le parcours de cet homme incroyable, de son pays d'origine l'Argentine, en passant par Naples où il est un demi-dieu et Cuba. Joueur fantasque, amateur de virée entre copains, Diego Armando Maradona a marqué l'histoire du football comme Emir Kusturica celle du cinéma. 

La soirée a débuté, elle, sur le tapis rouge, où le jury presque au complet s'est déplacé pour honorer le réalisateur américain Terry Gilliam. Ce n'était pas les seuls, Brandon Fraser, Léa Drucker, et Cécile Cassel étaient également présent. C'est Emir Kusturica en personne qui a rendu hommage à l'un des membres des fameux Monty Python. Le comédien serbe a parlé sans feuille de papier mais "avec mon coeur". "Terry Gilliam, c'est une personne dont l'on a besoin dans le cinéma. Je l'ai rencontré lors d'un festival en Grèce, explique-t-il, il avait vu l'un de mes films. Il est ressorti de la projection avec des étoiles plein les yeux et il m'a dit "Emir ce film est magnifique". Je me suis dis ça doit être un bon gars." Pour Emir Kusturica, les films de Terry Gilliam sont comparable à la littérature de Franz Kakfa : "Terry est le seul a avoir su adapter la qualité de la littérature de Franz Kakfa, dans son film Brazil, le meilleur des cent dernières années." Après ces quelques mots très forts, le réalisateur de Las Vegas Parano, est arrivé sur scène. Il s'est dit heureux d'être de retour au Maroc, lui qui a tourné l'un de ses premiers films, Bandits Bandits, en 1981, à Ouarzazate.

Nous retrouverons Terry Giliam, cette après-midi pour une masterclass, puis ce sera un autre américain très célèbre, mais acteur, Forest Whitaker qui sera sur la Place et au Palais des Congrès pour un hommage.

Texte Julien Antinoff

Photo DR

Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
7 décembre 2011