Une activité qui se développe...

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
4 mars 2009

En un coup de fil, vous pouvez recevoir chez vous femme de ménage, cuisinière, garde d'enfants, garde de malades, baby-sitter, jardinier, plombier…

En effet, certaines sociétés prestataires de services tentent de séduire des clients en panne de bonnes. L'idée est certes ingénieuse, mais collera-t-elle à la réalité marocaine ? Car nos concitoyens sont encore frileux vis-à-vis des services par téléphone ou du e-commerce. Une pratique qui n'est pas encore vraiment ancrée dans les mÏurs, quoiqu'une certaine frange de la population commence déjà à s'y intéresser, notamment les achats en ligne. Cependant, cette portion de la population reste minoritaire. Pourquoi ce genre de service ne fonctionne-t-il pas encore pleinement dans notre société ? Pourquoi le consommateur est-il encore méfiant vis-à-vis de tels services ? « Le consommateur marocain reste méfiant par rapport à ce qu'on lui propose », explique l'économiste et sociologue Abderrahim Cheddadi. « Il n'a pas l'habitude de passer par des services en ligne ou télématiques, qui lui paraissent à première vue suspects. Il privilégie davantage le contact physique », ajoute-t-il.

Quand on interroge nos concitoyens, on se rend compte que les habitués du « service à domicile » sont des personnes appartenant à une classe socioprofessionnelle bien précise. Ils sont actifs, le plus souvent occupant des postes de cadres supérieures, ils ont entre 30 et 50 ans et pour la plupart ont vécu une partie de leur vie en Occident. Pour Nawal, par exemple, la quarantaine et PDG d'une société de communication installée à Marrakech, cela n'a pas été une partie de plaisir que de trouver la bonne personne pour entretenir son logis. « A chaque fois, je me retrouve face à des personnes malhonnêtes ou paresseuses. Quand j'ai vu l'annonce d'une société de services à la personne implantée à Marrakech depuis peu, je n'ai pas hésité un seul instant. Et depuis, je prends le temps de me détendre et de profiter de mes enfants, alors qu'auparavant, il fallait que je m'occupe des tâches domestiques, ce qui me prenait beaucoup de temps et d'énergie. Maintenant, quand je rentre à la maison, c'est un vrai plaisir de la retrouver « nickel ». Au début, je pensais que cela me coûterait cher de m'offrir les services d'une femme de ménage et surtout de trouver une personne sérieuse. Maintenant, je ne m'occupe de rien. En plus, le prix est sur mesure et j'ai pu trouver une formule qui correspond à mon budget », dit-elle.

Autre contexte, autre témoignage. Olivier, fraîchement débarqué au Maroc, explique : « Je pensais avoir une retraite paisible, mais il manquait un service important : le service à la personne. A Marseille, je faisais appel régulièrement à ce type de service qui me permettait de me détacher et d'avoir du temps libre. J'ai récemment découvert une société qui assure ce service et grâce à laquelle je profite pleinement de ma retraite. J'ai retrouvé les mêmes services que j'avais dans mon pays d'origine. Et puis, le Maroc est un si beau pays que je n'ai vraiment pas envie de m'encombrer de tâches ménagères ». Ainsi, le nombre de personnes souhaitant retrouver un confort et un train de vie supérieur est loin d'être marginal. Avec l'afflux de plus en plus important d'expatriés, le secteur des services à la personne devrait avoir de beaux jours devant lui.

Comment se développent alors ces sociétés et combien sont-elles ? Benjamin Attorney, directeur général et créateur d'un site dédié aux sociétés de services à la personne, déclare : « Cela a commencé discrètement par des sociétés spécialisées en cours particuliers, puis par l'assistance pour seniors et handicapés et enfin des services tels que blanchisserie, plomberie, électricité ou jardinage, baby-sitting, bricolage, peintureÉ Des services qui ont d'abord fait leur apparition à Marrakech en raison de l'importante communauté étrangère installée sur place. Mais depuis, d'autres villes comme Casablanca, Tanger, Agadir et Fès ont pris le relais ». Et pour l'avenir de ce secteur ? Attorney se veut rassurant : « Même si tout n'est pas rose, la conjoncture est bien meilleure au Maroc qu'en Europe, et plus encore pour ce qui est des services à domicile. En France, par exemple, ce marché est tellement saturé que certaines enseignes finissent par tirer le rideau et viennent s'installer sous d'autres cieux, notamment au Maroc, comme je l'ai fait moi-même ».

Ce clin d'Ïil en guise de conclusion finira-t-il par rassurer les hésitants à franchir le cap ? On ne peut que l'espérer.

La sécurité n'a pas de prix... « 500 DH d'engagement (valable trois mois), et ajoutez à cela le salaire hebdomadaire que vous verserez directement à la femme de ménage », voilà ce qu'une des sociétés casablancaises prestataires des services à domicile nous apprend. Assez onéreux ? « Mais, nous répond-on, la sécurité n'a pas de prix ! ». Effectivement, à propos de sécurité, personne ne dira le contraire, surtout dans les grandes métropoles. « Nous demandons systématiquement une fiche anthropométrique ainsi que la CIN des employés que nous sélectionnons ». Mais pourquoi vous ne vous portez pas « garants » de vos salariés ? « La plupart d'entre eux viennent hors de Casablanca, et changent fréquemment de lieux d'habitation, ce qui rend assez difficile leur « traçabilité ». Au final, cette « garantie sécuritaire » n'est pas pleinement assurée !

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Editor Made in Marrakech
4 mars 2009