Un programme, des projets et des… heureux

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
1er décembre 2008

A quelques encablures de la ville d'Essaouira, des agriculteurs ont décidé de créer une unité moderne de trituration de l'huile d'olives.<BR>

L'idée de cette entreprise était déjà en stand-by, depuis quelques années déjà, lorsque les agriculteurs de la commune de Sidi Mokhtar ont décidé de se constituer en une coopérative. Mais faute de moyens financiers nécessaires, l'idée n'a pu aboutir.

Aujourd'hui, et grâce à l'appui du Fond régional pour la promotion de l'emploi dans la région de Marrakech Tensift Al Haouz, ces agriculteurs ont finalement pu concrétiser leur projet. Et ce sont pas moins de 130 projets de développement dans divers domaines qui ont vu le jour depuis la création de ce fond. En effet, ce programme s'inscrit dans le cadre de la mise en Ïuvre de la convention de partenariat entre la région de Marrakech Tensift Al Haouz, le ministère du Développement social, de la famille et de la solidarité, l'Agence de développement social (ADS) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Cette convention qui a été signée le 31 mai 2004 se fixe plusieurs objectifs fondamentaux notamment, la promotion d'activités génératrices de revenus et le renforcement des capacités et des compétences des acteurs locaux de développement. « Nous avons créé cette coopérative pour la production de l'huile d'olive en 2000 mais les objectifs tracés n'ont pas été atteints parce que nous avons rencontré plusieurs difficultés d'ordres financières et techniques. Actuellement, nous avons pu reprendre notre activité grâce à l'appui des responsables du Fonds qui nous ont fourni une aide très utile », affirme un agriculteur membre de la coopérative "Al Hanaa".

Les crédits alloués à cette structure ont permis aux agriculteurs d'acquérir un matériel sophistiqué pour la trituration de l'huile de l'olive. Ces derniers suivent également des sessions de formation notamment sur la gestion administrative et financière ainsi que sur les techniques de marketing. Ces formations jouent un rôle très important pour les porteurs de projets qui sont souvent appelés à gérer des difficultés liées à leurs activités. L'enjeu est de taille pour ces entrepreneurs. Les membres de la coopérative savent que la concurrence sur le marché des huiles est très rude. « Nous avons baptisé notre produit "Regraga" qui est le nom d'une tribu très célèbre dans la région. Nous avons choisi ce nom pour nous positionner par rapport aux concurrents. De même, nous avons adopté un système de production qui nous permet de maîtriser le taux d'acidité des huiles », explique Raiss Saadeddine, membre de la coopérative. Le projet bénéficie à 51 personnes dans la région dont 61% sont des femmes. Les agriculteurs ont déjà commencé la production.

La commercialisation, quant à elle, devrait démarrer dans quelques mois. En attendant, les membres de la coopérative seront accompagnés et encadrés par les cadres d'une association active dans la région. Ces derniers animent des formations au profit des agriculteurs. Ce vendredi 28 novembre 2008, les membres de la coopérative se sont donné rendez-vous au siège de la commune d'Akermoud pour suivre une formation sur la gestion administrative et financière. Ordinateur portable, tableau et stylos-marqueurs, l'endroit où sont réunis « ces étudiants » ressemble plutôt une salle de cours dans un institut de gestion. « Ces formations nous ont permis de professionnaliser notre travail. Les animateurs nous aident à apprendre des techniques modernes. Aujourd'hui, nous sommes capables de réaliser des budgets pour mieux maîtriser les dépenses », déclare l'un des bénéficiaires de la formation.

L'objectif est de fournir les fonds nécessaires pour la réalisation des projets mais également et surtout former et outiller les bénéficiaires pour écouler facilement les produits sur le marché. C'est le cas pour les membres de l'association "Annidal" pour la culture et le développement à Chichaoua. Ces derniers ont créé en 2006 une boulangerie qui emploie aujourd'hui une dizaine de personnes, en majorité des femmes. « Le personnel de la boulangerie a d'abord suivi une formation dans la domaine de la pâtisserie par une formatrice venue de Marrakech. Les employés ont été initiés par la suite aux techniques de commercialisation. Ce projet qui a rencontré un succès dès son lancement, a permis d'améliorer les conditions des employés », explique Saïd Al Baquili, superviseur du projet. Les membres de l'association "Annida"l ne comptent pas s'arrêter à ce stade. Ils se fixent d'ores et déjà d'autres objectifs. « Nous avons réalisé une étude pour la création d'un complexe social pour accueillir tous les projets initiés par les habitants de ma région de Chichaoua. Nous espérons avoir le soutien nécessaire pour réaliser ce projet qui aura certainement un impact très positif sur les habitants de la ville », informe Habiba Al Mokhtari, militante associative. Le Fond régional pour la promotion de l'emploi a permis à de nombreuses associations de réaliser des projets de développement. Ce programme très ambitieux devrait donc être généralisé pour toucher d'autres régions qui en ont vraiment besoin.

Gestion du programme : La gestion du programme est assurée par une unité de gestion du projet mise en place par l'Agence de développement social. La mission de cette unité est de mettre en Ïuvre la stratégie du programme, l'étude et le financement des projets. Elle est également chargée des formations au profit des associations, des coopératives et des cadres administratifs. D'une manière générale, les projets sont soumis à deux critères d'éligibilité. D'abord, les critères généraux utilisés pour vérifier la justification de la demande. Ensuite, des critères spécifiques d'évaluation qui constituent un guide de références utilisées lors de l'évaluation des propositions des bénéficiaires.

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1er décembre 2008