Tiskiwin, un endroit à ne pas manquer...
Non loin du Palais Al Bahia, un petit Riad apparaît au bout d’une ruelle. Tiskiwin, c’est d’abord un témoignage profond du Maroc et de ses arts traditionnels, mais aussi des régions alentoures. C’est sept pièces remplies d’objets présentés dans leur contexte original, retraçant un parcours à travers les provinces entourant le Sahara. Et c’est, plus que tout, la vision d’un autre de ces étrangers, tombé un jour, amoureux de Marrakech et du pays, et voulant voir sa passion, au sein de la ville rouge, prendre vie …
Bert Flint. Un nom qui ne sonne pas vraiment marocain. Et pourtant, cet homme pourrait se prévaloir de jouer un rôle important dans le patrimoine du pays. C’est à ce hollandais passionné d’histoire de l’art que l’on doit la Maison Tiskiwin. Pendant des décennies, l’homme effectue des recherches poussées sur l’origine de ses pièces de collections marocaines, apprend sur la transmission des techniques, mais aussi des croyances et étudie l’aspect ethnographique de l’art rural du pays comme personne ne l’a fait auparavant. C’est après ces travaux qu’il décide alors d’exposer, dans son Riad, une partie de sa collection pour en faire un véritable musée.
A l’entrée, un petit patio entouré de façades d’inspiration hispano-mauresque accueille les visiteurs. Une table et quelques chaises y sont disposées, et donnent envie de s’y asseoir, pour profiter du calme du lieu et se reposer du tumulte de la proche Medina. Cependant, la soif de découvrir ce que renferme le Riad prend tout de même le dessus, et on franchit alors les deux grandes portes en bois sculpté ouvrant sur les différentes pièces du musée. Celui-ci s’étend sur deux étages, où sont exposés des vêtements, des instruments de musique mais aussi des sculptures et beaucoup d’autres objets, tout droit issus de la région transsaharienne. Les œuvres sont disposées de telle sorte qu’au fil du parcours, on s’imagine, le temps d’un instant, tel un caravanier sur une route commerciale passant par le Maroc, il y a de cela plusieurs décennies. Un petit livret explicatif nous est remis, de façon à nous immerger de façon encore plus poussée dans la visite…
Des tentes berbères aux couvertures touareg...
Au premier étage, on découvre d’abord les régions du Haut et Moyen Atlas à travers une collection d’objets et d’accessoires typiques et décoratifs. Puis on observe des tentes berbères et autres bijoux Touaregs mais aussi de véritables reliques historiques telles que le recueil de louanges au Prophète Mohamed écrit par Sidi Ben Slimane. Il est aussi possible, au fil du parcours et des régions d’Afrique mises à l’honneur, d’admirer des vêtements (costumes de soie, parures de bois) et autres tissus typiques tels qu’une grande couverture de mariage, par exemple (au fond de la cinquième salle). En retournant au rez-de-chaussée, on découvre la voie occidentale du parcours caravanier : de la Mauritanie au Haut Atlas occidental (Agadir) en passant par la région de Taroudant. Tissages, babouches et autres mobiliers retracent toutes les étapes d’une façon impressionnante, et nous plongent davantage encore dans ce mysticisme ambiant de la maison-musée.
La visite est un véritable voyage, une immersion au sein des différentes tribus d’Afrique Transsaharienne, le temps d’une heure ou deux. C’est une histoire qui nous est contée : celle d’un jeune homme hollandais, passionné par ce que ce peuple lui a montré et enseigné à travers des objets. Une grande leçon d’histoire, délivrée de manière originale et instructive. Pour résumer, encore une visite à ne pas manquer...
Texte Elisa F
Photo DR