Test : cours de cuisine avec Faim d'Epices

Culture
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Editor Made in Marrakech
14 avril 2011

A Marrakech on peut faire beaucoup de choses, et aussi apprendre à cuisiner. C’est dans cette optique que je me glisse dans la voiture confortable et climatisée de Faim d’Epices conduite (très prudemment, à signaler) par Michel qui s’occupe de cette école de cuisine marrakchie.

Nous voilà arrivés à bon port avec mes camarades de cuisine, dans l'atelier de Faim d'Epices entouré d'un champ d'oliviers et de citronniers qui ne demandent qu'à pousser. Mes copains du jour sont la propriétaire du superbe riad Souad et une famille so British : Papa, Maman et deux ados londoniens en vacances à Marrakech. Après un thé, nous passons aux choses sérieuses.

Le pain, pas facile

Nous voilà le nez au dessus du bar pour regarder les mains de Nezha l'une des deux cuisinières, qui volent dans la pâte du Batbout, je me dis que ça n'a pas l'air si difficile, mais me doute que mon tour venu il va falloir s'appliquer. Je rejoins ma table de travail en échangeant des regards encourageants avec les camarades de jeu. Un peu de farine de blé, un peu de farine blanche, de la levureÉ les ingrédients sont dans le plat ! A moi de travailler. Avec mes mains j'imite, Nezha, je roule, je palpe, je déforme ce qui doit devenir une joli boule de pâte à pain. Ça ne se passe pas du tout comme ça, mais alors pas du tout ! La farine accroche, je remets de l'eau mais ça devient trop mou, donc je dois remettre de la farine É Mouna, la jeune femme qui officiera avec nous pour la préparation du Tagine, vient au secours de chacun, c'est rassurant, je ne suis pas la seule à avoir de la pâte plein les mains !

Hop, on pose nos créations (assez affreuse en ce qui me concerne, et plate, Nezha et Mouna me rassurent en me disant que si je n'aime pas la mie mon pain sera parfait !) dans un torchon pour laisser la levure faire son travail et nous passons à la préparation du plat du jour : le tagine de bÏuf aux poires et oranges confites.

Le tagine, vecteur de bonne humeur

Mouna se cale derrière sa table de cuisson et nous chacun derrière la nôtre nous ouvrons grand nos oreilles. En français, puis en anglais Mouna explique avec chaleur et gentillesse les épices que nous allons utiliser. Michel passe allumer les feux sous chaque table et c'est parti !

Comme des enfants nous rigolons et travaillons avec application. Mouna passe de table en table, reprend un geste, encourage, et sourit tout le temps ! La bonne humeur des cuisinières et de Michel est communicative. C'est vraiment l'étape plaisir de ce cours de cuisine, à mon rythme, sans stress et avec la patience de Mouna, j'arrive à faire dans mon plat quelque chose qui ressemble à un tagine et qui sent bon ! Ce n'est pas encore cuit mais ça mijote et je soulève souvent le couvercle pour humer et regarder...

Pendant que nos plats cuisent, Nezha nous apprend à faire la salade marocaine. Quand je la vois tailler un oignon j'ai peur pour ses mains ! J'ai bien essayé tout à l'heure – sans planche juste avec le creux de la main - mais franchement je suis restée modeste dans la frappe du couteau de peur de m'entailler. Nezha lance à plusieurs endroits le couteau dans l'oignon, une fois qu'il est taillé, il n'y a plus qu'à le tourner en le coupant à l'horizontale pour qu'il soit tranché en très petits dés. Je vous laisse imaginer les essais dans les mains d'une novice.

Nous ferons aussi des Msemen (1) avec plus de succès que pour le pain, mais il faut avouer que c'est avec la pâte pétrie par Nezha que nous avons étalé nos crêpes.

Dégustation et satisfaction

Me voilà revenue devant ma table de cuisine, je pose mon tagine qui sent délicieusement bon (je m'en suis assurée 75 fois en mettant le nez au dessus du plat) sur le côté du feu. C'est l'heure de sortir le pain du torchon et de le mettre à cuire dans sa poêle. Sam l'adolescent anglais a fait non pas un, mais deux pains parfaitement ronds et qui donnent envie ! A côté ma galette est raplaplaÉ Mouna expliquera que c'est normal, Sam ayant quitté depuis peu l'âge de la pâte à modeler, il a gardé des gestes experts pour rouler la farine. Après une rapide cuisson mon Batbout (2) est enfin prêt et je ne résiste pas à en goûter un tout petit morceauÉ ça ne se verra pas ! Il n'est pas si mauvais qu'il en a l'air. Mais je n'oserai pas encore en servir à des invités, il faudra travailler un peu plus la mise en forme.

Côté Tagine, je suis carrément moins modeste ! C'est beau, ça sent bon et surtout « c'est moi qui l'ai fait ! » pour de vrai É Nous dégustons ensemble avec un grand plaisir nos plats en papotantÉ de Marrakech !

On espère que Michel aménagera sa terrasse de façon un peu plus “cosy” rapidement, visiblement c'est déjà dans les tubes... Aujourd'hui c'est un peu “brut de béton”, seul (petit) bémol de ce déjeuner champêtre.

Michel nous raccompagne après nous avoir donné une fiche recette, chacun près de chez nous, je n'ai pas vu la journée passer.

1. Crêpe marocaine

2. A prononcer très vite et plutôt btbout, sinon vous direz une grossièreté (très salée !) en Berbère. J'ai fait les frais de cette gaffe, en cuisinant à la maison un batbout, qui était bien meilleur que le premier, comme quoi Faim d'Epices est bel et bien un (bon) cours de cuisine... pas de langue !

> Retrouvez aussi un article sur les cours de cuisine à Casablanca, sur Made in Casablanca.

Texte Lila Manel Photo DR Publié le 14/04/2011

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14 avril 2011

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