Taxe touristique : situation burlesque

Chronique
Dev Web
Editor Made in Marrakech
11 novembre 2008

Voici la copie d'une lettre de réclamation d'un hôtelier envoyée aux différentes administrations marocaines que la rédaction de Made in Marrakech a désiré publier.<BR>

A Monsieur le Directeur Général des Impôts de Marrakech.

Objet : Révision du pourcentage de la taxe de séjour.

Je soussignée Mr Gandibleux Jean-Pierre, propriétaire de l'hôtel Kasbah le Mirage, situé au Douar Ouled Messaoud, sollicite par la présente votre haute bienveillance, de revoir le montant réel de la taxe de séjour à appliquer à mon exploitation, en prenant compte des éléments ci-après.

En date du 21 mars 2005, la Commission Régionale de Classement des Etablissements Touristiques nous a catalogués en tant que « Maison d'Hôtes de 1ère Catégorie » alors que nous sommes un hôtel de 26 chambres et que nous sommes d'ailleurs classés comme tel dans tous les catalogues des tours operators partenaires. Par définition, une maison d'hôtes est une petite unité où le propriétaire habitant sur place, reçoit des hôtes payants, ce qui n'est nullement mon cas.

Puisque l'ancienne commune rurale a été englobée par la ville de Marrakech, il est donc normal que les riverains doivent payer des taxes, encore faudrait-il que cette même commune s'adapte à son nouveau statut ! A ce propos, nous envoyons à votre appréciation quelques photos décrivant l'insalubrité et les conditions déplorables dans lesquelles nous devons recevoir les touristes nationaux et étrangers :

- Pas de route goudronnée mais une piste qui après quelques minutes se trouve impraticable et par conséquent isole le village du reste du Monde. Piste d'accès sans éclairage, ni signalétique.

Le village Ouled Messaoud, fin 2008 :
- Les habitants ne sont toujours pas raccordés par compteur individuel à la RADEEMA et nous dépendons, en eau d'une fontaine publique. Mais également ni de bureau de Poste, ni de boite postale.

- En plus des taxes de séjour, nous payons des taxes d'édilité alors que nous n'avons aucun service de voirie, ni conteneur pour les ordures qui de ce fait sont abandonnées dans le village.

Comme vous pouvez le constater sur la photo, ce village ressemble de plus en plus par ces déchets et gravas de construction à un dépotoir public qu'à la ville de Marrakech.

Vous pouvez également constater que n'ayant aucun contrôle ni aucun suivi des autorités locales, les habitants construisent tout azimut et sans aucune autorisation, ni titre de propriété, ni norme de sécurité des maisons, dans tous les coins du village. Pour exemple, je vous présente sur cette photo la construction de mon voisin frappée depuis plus d'un an d'un avis de démolition et qui n'étant inquiété par l'administration, achève tranquillement sa construction.

En conclusion, pour ces raisons et encore bien d'autres, nous sommes conscients de nos obligations mais attendons aussi nos droits et c'est pour cette raison que nous faisons appel à votre jugement.

Une copie de cette lettre est envoyée par recommandé au service du Classement Touristique ainsi qu'au Président de la Commune.

Toutefois, si dans le mois qui vient nous n'avons aucune suite à notre réclamation, nous nous réservons le droit d'informer les médias de cette situation qui n'a aucun sens et d'envoyer nos doléances avec photos à l'appui aux différents journaux nationaux.

Nous comptons sur l'importance de votre fonction afin de mener à bien cette requête qui selon nous contribue à la volonté collective de redorer le blason de la ville de Marrakech et par la même, le tourisme au Maroc.

Cordialement, Jean-Pierre Gandibleux

Dev Web
Editor Made in Marrakech
11 novembre 2008