Taskourt, nouveau barrage à Marrakech

Tourisme
Dev Web
Editor Made in Marrakech
29 mars 2007

- Baptisé Taskourt, il nécessitera un investissement de 530 millions de DH. - Une station de traitement d'eaux usées pour pallier les déperditions. La région de Marrakech s'apprête à abriter un nouveau barrage. Baptisé Taskourt, il sera installé dans la province de Chichaoua, sur l'Oued Al Malla. Il est question de son lancement officiel par le Souverain dans les jours qui viennent. Le montant de cet investissement s'élève à quelque 530 millions de DH. Le barrage permet de garantir un volume de 24 millions de m3 par an. Quelque 20 millions de m3 seront destinés à l'irrigation d'environ 6.800 hectares de terres agricoles dans la plaine de Mejjat, contre 4 millions prévus pour l'alimentation en eau potable.

Le barrage contribuera également à la lutte contre les inondations que connaissent les zones du périmètre d'Assif Al Mal et notamment les seguias de dérivation des eaux de crues. L'objectif de cette infrastructure est de limiter le déficit en eau que connaît toute la région. Sous les effets conjugués de la sécheresse et de pompage intensif, les nappes phréatiques sont déjà surexploitées. Les prélèvements actuels, d'à peu près 600 millions de m3/an, dépassent largement le potentiel renouvelable, estimé à 470 millions de m3/an. Des besoins exacerbés par l'arrivée de grands investissements touristiques qui mettent au coeur de leur programme des golfs de 18 trous.

Pour limiter les dégâts, et parallèlement aux infrastructures hydrauliques, Marrakech s'apprête également à accueillir une station de traitement et de filtration des eaux usées. Le projet est confié à Dégremont (filiale Suez) avec un budget de 1 milliard de DH. Il devrait être opérationnel en 2008. Les investisseurs dans le tourisme golfique devront aussi mettre la main à la poche. Outre l'obligation de construire leur propre station de traitement des eaux usées, ils devront payer 30 millions de DH par million de m3 consommé.

La politique des barrages n'en est pas moins incontournable. Les travaux d'un autre projet sont d'ailleurs déjà entamés dans la région. Il s'agit du barrage Ouirgane, situé sur l'Oued N'fis à l'amont de Lalla Takerkoust (60 km de Marrakech). Son achèvement est prévu cette année. Ce barrage est destiné à améliorer la régulation des eaux pour l'alimentation en eau potable de la ville ocre. Il devrait permettre la mobilisation de 17 millions de m3 additionnels annuellement. Il est en cela doté d'une capacité de 70 millions de m3. Le budget du projet est établi à 630 millions de DH. Outre l'Etat, plusieurs bailleurs de fonds internationaux interviennent dans son financement. A commencer par le Fonds arabe de développement économique et social (Fades) qui y contribue à travers un prêt de 210 millions de DH. Le fonds de développement international de l'OPEP y participe également à hauteur de 20 millions de dollars (près de 160 millions de DH).

Maintien

La poursuite de la politique des barrages tranche de manière claire dans la polémique autour de l'eau. Deux thèses marquent le débat actuel. La première plaide pour une focalisation sur la gestion de la demande, au lieu de l'effort mené actuellement sur le renforcement de l'offre, jugé coûteuse. Pour certains, construire des barrages suppose la disponibilité de suffisamment d'eau pour les remplir et la mise en place des mesures d'accompagnement, d'entretien et d'optimisation budgétaire nécessaires.

La seconde qualifie de « dépassé » le passage d'une logique d'offre à celle de la demande. Pour ses partisans, les barrages sont d'autant plus nécessaires que la sécheresse est structurelle dans notre pays. Le Maroc doit ainsi stocker par tous les moyens le peu de pluies qui y sont enregistrées. La solution est dans la valorisation du m3 d'eau. En commençant par ne plus subventionner des secteurs agricoles qui sont condamnés à disparaître.

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29 mars 2007