Saïd Naciri revient chez les Almohades

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
11 septembre 2006

Nouveau long métrage pour le réalisateur, producteur, scénariste, humoriste et acteur, Saïd Naciri. «Abdou chez les Almohades», une comédie historique de l'artiste, sera présentée en avant-première en octobre prochain à Marrakech. Le film fera sa sortie nationale en fin octobre, il promet des faits riches à tous les niveaux : humour, histoire, culture et action. Dans ce long métrage de 125 minutes, le style comique de Saïd Naciri est agrémenté par les nombreux effets spéciaux. Encore une fois, un genre que le réalisateur affectionne...

Une comédie qui drainera le public vers les salles de cinéma, et surtout, un projet commercialement viable. Le lancement de la comédie est l'occasion de créer également une première au Maroc, celle du cinéma pour « les bonnes Ïuvres du coeur ». Les sociétés productrices du film, MMS et HICOM production, ont décidé de verser un pourcentage des entrées au film à l'Association « Les bonnes Ïuvres du coeur ».

Abdou chez les Almohades représente, selon le réalisateur, une grande aventure et un long voyage à travers le temps. « L'idée de jouer un rôle ou de réaliser un film en arabe classique m'a toujours travaillé.

J'ai dû voir quelques comédies historiques qui m'ont inspiré un peu pour réaliser "Abdou chez les Almohades", mais cela n'empêche que j'ai donné le meilleur de moi-même dans ce travail. L'histoire des Almohades caractérise la période glorieuse du Maroc antique. Leur règne a dépassé les frontières du pays et est arrivé en Espagne et en Tunisie.

Ce qui mérite bien un intérêt des cinéastes et des intellectuels marocains et étrangers. Dans son film "Al Massir", Youssef Chahine, le réalisateur égyptien, a complètement changé le cours de l'histoire d'Averroès, cet éminent scientifique et philosophe maghrébin. Le réalisateur a échoué de donner une image réelle de ce grand personnage historique universel.

Et c'est l'autre raison pour laquelle j'ai réalisé » Abdou chez les Almohades : « rendre hommage à Averroès. » Saïd Naciri a trouvé la manière adéquate pour passer, dans les mêmes lieux, d'un temps moderne à un autre ancien : du vingt et unième siècle, le personnage d'« Abdou » atterrit dans un Maroc d'autrefois, celui de la dynastie des Almohades sous le règne de Yaâcoub Al Mansour, Grand Emir du Maghreb et d'Andalousie de 1147 à 1269. Tout se passe pour Abderrahman, connu sous le nom d'Abdou, en un clin d'Ïil au point qu'il n'en croit plus ses yeux.

L'histoire du film est simple. Tout commence à Jamaâ El Fna, en plein coeur de Marrakech. Une zone mouvementée et pleine de touristes. Ce qui fait de la place la plus populaire du Royaume un milieu favorable pour toutes sortes de deals pour le jeune Marrakchi et ses semblables. Abdou y vend tout ce qui lui passe par la main.

Parfois, il lui arrive de vendre des paroles. Et quand son « commerce » n'est plus rentable, il se transforme en un vrai dealer. « Père » de famille malgré lui, il est prêt à tout pour subvenir aux besoins constants de sa mère et de son petit frère, diplômé chômeur. Avertie de ses malencontreux actes, la police décide de l'interpeller. Au cours d'une poursuite acharnée, Abdou se trouve là où il ne fallait pas : un site archéologique où des chercheurs américains tentent de remonter le temps.

Accidentellement, Abdou traverse un faisceau d'ions et se trouve soudainement propulsé dans une civilisation lointaine avec un sac bien rempli de gadgets contemporains et méconnus à cette époque. Un monde où le jeune Marrakchi découvre des réalités de ces ancêtres qu'il a toujours ignorés auparavant dont la valeur humaine et scientifique de la femme marocaine d'antan et sa participation dans la vie socio-politique de son époque.

Abdou, dans son long et « incroyable mais vrai » périple, vit de grandes aventures et découvre les splendeurs et les noblesses d'une époque glorieuse du Maroc et des Marocains. « Créer "Abdou" c'est vulgariser les évènements historiques de l'ère des Almohades. A travers ce personnage, j'ai essayé de donner au simple téléspectateur, dont le degré intellectuel est modeste, la chance de suivre le fil de l'histoire.

J'ai évité de tomber dans l'erreur des autres réalisateurs qui ne parlent qu'à une catégorie bien définie de téléspectateurs. Tout le monde a bien droit de comprendre de quoi il s'agit dans le film sans fournir d'effort supplémentaire. Et c'est pour moi, le rôle du cinéma et de l'art en général : à quoi bon servira un travail artistique si le public ne le comprend pas ? », conclut Saïd Naciri...

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11 septembre 2006