Réveillon : Fête record à Marrakech

Tourisme
Dev Web
Editor Made in Marrakech
4 janvier 2006

· Les moyens de transport ont été saturés · La fête s'est démocratisée et s'est répandue sur les villes · Une sécurité impressionnante mais pas dérangeante

« Et vous avez laissé Casablanca pour venir ici, à Oualidia ?! » Ce policier plaisante gentiment avec une automobiliste qu'il vient d'arrêter pour le contrôle à l'entrée de la ville préférée de Mohammed V. Cette belle orpheline avait retrouvé un peu de son lustre pour le 31 décembre, présage, peut-être de sa renaissance, qui sait ? Ce policier taquin, c'est l'image de la sécurité déployée le week-end dernier, celui du Nouvel An, sur tout le Maroc : efficace, bien faite, bon enfant. Pour autant qu'on sache, aucun lieu n'a été interdit d'accès et personne n'a été dissuadé d'aller là où bon lui semblait. Grosse différence avec les années 90, où la sécurité version Basri, pouvait interdire, la tenue des rencontres, de foires, de festivals, y compris de moussen ruraux. Beaucoup de monde a « bougé », ce samedi-dimanche : de Oualidia, à Tanger, Essaouira, Ifrane... Sans compter tous ceux qui sont restés dans leur ville. Et Marrakech ! la reine des fêtes, pour les Marocains comme pour les touristes.

Les grandes destinations et même les plus petites ont fêté ce Nouvel An que le journal du PJD appelait à abandonner. Et l'on s'y est préparé, à cette fête. A Tanger, le port a été « nettoyé » des vendeurs ambulants et son accès strictement surveillé. Partout, les endroits de fête ont été mis sous surveillance bien à l'avance. Samedi 31 décembre. Marrakech est devenue tout entière un sapin de Noël géant, plein de lumières. Des gyrophares illuminent dans toutes les grandes artères de la ville une nuée de voitures qui font, gaiement, bouchon sur bouchon. A Casablanca, sur la plage, en face de l'îlot Sidi Abderrahmane, quelqu'un a tiré son propre minifeu d'artifice.

Les GUS et les policiers (comme les gardes privés) ont été mobilisés partout, ce soir-là dans les villes du Maroc, à commencer par Marrakech : la police avait mis 3.000 hommes en plus cette nuit-là. Les habitués des escapades à Marrakech l'affirment : jamais autant de monde ne s'est rué sur la ville de Ben Tachfine pour fêter le Nouvel An. Touristes et locaux, tous ont choisi cette ville pour commencer l'année 2006. La ville rouge a accueilli 100.000 personnes de plus que d'habitude uniquement ce week-end. Pas étonnant que tous les modes de transport aient été saturés le samedi-dimanche. Le 1er janvier 2006, la queue à l'aéroport débordait du bâtiment jusque sur le quai des taxis, dans le parking.

· Les trains ont joué à guichets fermés

Ceux qui ont réussi à passer par la gare de Marrakech dimanche après-midi, s'en souviendront longtemps : du monde, du monde, du monde faisant de longues queues devant les trois maigres guichets, dans cette gare qui paraît du coup très, très petite !

Les trains vers Fès, Casa, Rabat... dimanche étaient tous pleins à ras bord. Les responsables de la gare ont même dû fermer l'accès tant il y avait de candidats au voyage de retour, le samedi 31 décembre, 6.500 personnes sont arrivées à la gare (2.000 de plus qu'un samedi ordinaire) et le dimanche 1er janvier, on a vendu 9.000 billets, presque le double. Même saturation chez les autocars. La prise d'assaut des trains et autocars montre deux choses : de plus en plus de gens, de la couche moyenne, font la fête, sans état d'âme et sans complexe. Les responsables de l'ONCF ne font plus une vieille pratique qui donnait lieu à des situations apocalyptiques : quand le train est plein, ils arrêtent la commercialisation des billets. D'ailleurs, en prévision de cet afflux exceptionnel, l'ONCF a augmenté la capacité des trains de 600 à 1.000 places.

Les autobus, les cars qui reliaient Marrakech au reste du Maroc, ont également été pris d'assaut. La démocratisation de la fête... d'une fin d'année et du commencement d'une autre est beaucoup plus marquée que les fêtes précédentes. Des groupuscules islamistes, au Maroc et à l'étranger, avaient menacé de tremper le pays dans le sang durant le mois de décembre... Aucun incident notable n'a été signalé ni à Marrakech, ni dans les autres villes... sauf les retards à l'école et au travail le lundi matin.

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4 janvier 2006