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Redouanne Harjane : "J’ai pris énormément de plaisir à venir défendre mon spectacle à Marrakech"

Interview
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
9 juin 2012

Présent à Marrakech, pour jouer son spectacle “Dans la tête de Redouanne Harjane”, l’humoriste a été ovationné par la salle marrakchie. Humoriste talentueux, personne attachante, il revient pour Made in Marrakech sur son parcours, Jamel Debbouzze, sa musique, James Brown et plein d’autres choses...

Le Marrakech du Rire (MDR)
“J’ai passé un très bon moment avec le public marocain. J’ai même lancé une procédure d’adoption (rires). C’était un plaisir de défendre mon spectacle ici dans le cadre du MDR. C’était un vrai défi de jouer un spectacle étiqueté en France avec un univers absurde et un humour bien particulier. Le risque de venir le défendre au Maroc était très excitant. Et puis, j’aime cette notion de festival, qui est fédérateur. Venir ici au Maroc, moi qui suis à moitié marocain, c’est une façon de boucler la boucle dans ce que je suis.”

Marrakech
“Troisième venue à Marrakech, mais première fois pour défendre mon spectacle. Je crois que c’est typiquement le genre de ville que tu ne peux pas définir en trois mots. C’est trop riche. ce n’est pas uniquement une ville touristique ou une ville pour expatriés milliardaires. Il ne faut pas oublier que Marrakech reste aux portes du désert. C’est une ville avec une âme. La phrase qui définirait le mieux la ville c’est “ne restez pas dans votre hôtel”. 

L’école 
“L’école n’est faite pour personne. On s’y habitue, on accepte, on se conditionne et on subit. Il y en a qui accepte le conditionnement jusqu’au bout, ils font des études, deviennent comptable/ banquier, ils ont une situation et un jour ils tuent leur femme (rires). L’être humain est infini dans sa contradiction, certains s’y retrouvent d’autres non. Je sais que moi je ne m’y suis pas retrouvé.”

L’écriture 
"Plus jeune, j’écrivais des poèmes chelous, j’étais en colère, et j’étais un vrai rêveur. Quand j’étais confronté à des situations qui m’étouffaient en tant qu’individu, je m’évadais en rêvant. Les premiers sketchs, je les ai écrits tard. Je suis de culture méditerranéenne, on écrit seulement la déclaration d’impôt ou des lettres de motivation. Le déclic a été le moment où j’ai commencé a assumer ce que j’écrivais. Je n’assume toujours pas, je doute encore et me remets en question en permanence. je m’interdis d’être sûr de moi. Mais je suis plus apaisé avec mes peurs.”

La musique
“Je suis un musicien frustré. J’aurais aimé faire partie d’un groupe. J’en ai monté plusieurs mais ça n’a pas marché. Je faisais huit heures de basse par jour, je ne vivais que pour ça. J’aurais aimé avoir un groupe avec une véritable fraternité comme Pink Floyd, Les Beatles, les Rolling Stones... En ce moment j'écoute du James Brown, et j’ai pris une claque. Je conseille le morceau Payback en live au Zaïre, c’est lourd !”

Jamel Debbouze et le Comedy Club 
“Je faisais une scène ouverte en face du Comedy Club. Je suis allé y jouer, on m’a demandé de repasser. La seconde fois Jamel Debbouze était présent, on s’est rencontré, on a discuté... Beaucoup de chances, les rencontres, le hasard... C’est ma plus grande rencontre professionnel clairement.Très peu de gens savent que je suis produit par Jamel Debbouze. Mon spectacle n’est pas vendu comme ça et c’est une preuve d'intelligence de la production. Et si c’était le cas, ça ne me poserait pas de problème, parce que Jamel est la première personne à m’avoir donné à manger. Je suis fier de dire que ce mec là m’a stabilisé, m’a payé un loyer, m’a remis en vie ! Je n’ai donc aucun problème à dire que je suis produit par Jamel Debbouze. La force d’un mec comme lui, c’est qu’il est, à la fois producteur mais aussi comédien. Il connaît la scène, quand il produit, ce n’est pas la bouche en coeur, c’est une vraie démarche. La preuve, on est venu jouer au Maroc, on s’en sort avec une standing ovation et pour moi c’est la plus belle des récompenses que l’on m’a faites. Ça et la confiance que Jamel m’a donnée.”

L’humour 
"Il y a quelques humoristes que j’adore, des mecs comme Steven Wright, Chris Rock, Zack Galifianakis. Personnellement, je n’ai aucune limite et je défends l’idée que l’on peut rire de tout avec tout le monde. Nous n’avons pas le droit de réfréner un sentiment parce que oui, le rire est un sentiment. Qui a le droit de nous interdire de rire, d’aimer...?.”

L’avenir
“ Je finalise encore ce spectacle. Cet été le Jamel Comedy Club 5 sera diffusé, et au mois de juillet je serai au Festival d’Avignon. Et puis j’ai un rôle dans le prochain film de Michel Gondry...”

La phrase
“Le Redouanne Harjane d’aujourd’hui ne sera pas celui de demain ou de la semaine prochaine !”

Interview Julien Antinoff

Photo DR

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