Que pensent les femmes de leur journée du 8 mars ?

Actus
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
8 mars 2012

Micro-trottoir Made in Marrakech à la rencontre des femmes pour connaître leur sentiment sur cette journée et leurs espoirs. Chaque année, le 8 mars célèbre la femme et sa condition dans de nombreux pays. Au Maroc, en 2008, le Roi Mohammed VI a décrété journée nationale de la femme marocaine, le 10 octobre. Cette date n’est pas le fruit du hasard car elle commémore le discours du Souverain sur le nouveau Code de la famille, prononcé le 10 octobre 2003 devant le Parlement. Une manière de se remémorer chaque année cette formidable réforme.

Siham, 25 ans, assistante de direction 

"Non, je ne savais pas qu'il y avait une journée de la femme. Je n'en ai jamais entendu parler, ni de celle instaurée par Sa Majesté. Depuis quelques années, il y a de l'espoir pour la femme. Les conditions évoluent positivement et ont beaucoup changé, notamment en ce qui concerne le travail et l'éducation. Je trouve que cette journée à un intérêt positif."

Malika, 46 ans, femme de ménage
"Je connaissais cette journée mais je n'y accorde pas beaucoup d'importance. C'est une journée normale pour moi, puisque je travaille. Pour les femmes qui n'ont pas de problème, c'est une bonne chose. Mais pour celles qui sont dans mon cas, ça ne change rien. Pour les hommes marocains, je pense pas qu'une journée de ce type fasse changer les mentalités."

Amina, 52 ans, enseignante 
"C'est pas suffisant une journée, c'est de l'ingratitude. C'est seulement une petite miette. Les conditions changent de plus en plus, le regard des jeunes également. Même la femme change, elle essaye d'améliorer sa situation. Mais quand on regarde les élections et le gouvernement, il y a seulement une femme, c'est trop peu. On constate que dans ces milieux rien n'a changé. En fin de compte il y a eu 0,01% de changement."

Laila, 34 ans, commerciale
"Ca me passe un peu au-dessus de la tête parce que je suis occupée et je ne peux donc pas profiter entièrement de cette journée. Mais ça a quand même un intérêt notamment pour l'avancée de la situation de la femme au Maroc, on peut se demander si c'est vraiment le cas ? Je ne sais pas comment cela se passait avant, puisque je viens de France mais il y a de plus en plus de femmes influentes. On peut prendre en exemple la maire de Marrakech, il y a quelques années nous n'aurions pas pu assister à cela. Il y a un changement positif, espérons que ça se poursuive dans ce sens."

Françoise, 60 ans, retraitée
"C'est bien, ça se fait, ailleurs. Mais il y a trop de journées différentes, celle des enfants, des femmes, etc... En quelque sorte, c'est bien dans un pays comme le Maroc d'instaurer une journée comme celle-ci. Les mentalités évoluent doucement mais petit à petit ça change. Il y a un mélange de modernité et de tradition ici. Mais en tant que femme européenne, je suis génée par le regard insistant des hommes marocains. Ils font trop de différence entre celles qui portent le voile ou non. Quand on pense à ce qu'il se passe dans le monde, une journée comme celle-ci ne peut pas être négatif."

Sahima, 18 ans, lycéenne
"Oui, je connais cette journée, l'information est relayée à la télévision, sur les réseaux sociaux. Au Maroc, on ne donne pas encore assez d'importance à cette journée. Peut-être que dans quelques années, les conditions des femmes changeront, mais ça mettra du temps parce que l'on est un pays encore très traditionnel. C'est pas facile d'être moderne, on n'a pas les mêmes droits que les garçons. Le changement arrivera, inch'Allah..."

Aziza, 38 ans, femme au foyer
"Oui je connais bien la journée mondiale de la femme, c'est le 8 mars. J'aime bien d'ailleurs cette journée, surtout depuis que nous avons un nouveau gouvernement. J'espère à ce sujet que les droits de la femme ne vont pas en subir les conséquences, comme ça se passe en Tunisie, surtout parce que je suis la femme d'un étranger, alors ça m'inquiète un peu. Si nos droits restent acquis, alors oui notre statut de femme libre au Maroc ne pourra qu'évoluer encore. C'est ce que je souhaite, garder mes droits et ma liberté. Inch'Allah."

Texte Stéphanie Jacob & Julien Antinoff

Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
8 mars 2012