Quand les rêves d’enfant deviennent réalité

Rencontre
Editor Made in Marrakech
26 juillet 2013

Il s’appelle Anass Yakine et a entrepris le 25 novembre 2012, un tour du Maroc à pied, démarré à Dakhla. Huit mois plus tard, Made in Marrakech l’a rencontré lors de son étape à Marrakech.

Né à Casablanca, c’est à l’âge de 13 ans, qu’Anass a commencé à rêver de lointaines contrées, et notamment du désert, passionné par les récits de l’un des plus grands spécialistes du Sahara, le scientifique français Théodore Monod. Sa décision est prise, il partira lui aussi un jour à la découverte de ces étendues pleines de secrets. “Même si on me disait, quand j’étais enfant, qu’il n’y avait rien dans le désert, j’étais sûr qu’un monstre y habitait”. Ce rêve, il le réalise le jour de ses 25 ans, en prenant un vol sec de Casablanca à Dakhla. “J’ai choisi Dakhla, pour commencer par le plus dur, et j’ai choisi la marche car elle permet la rencontre. Je n’ai pas de record à battre, je n’attends pas de médaille. Les trois raisons qui expliquent ma décision, c’est d’abord de réaliser mon rêve d’enfant, d’allier ma passion et le travail et me découvrir moi-même”. Non, Anass ne fait pas que marcher, il profite de l’aventure pour rédiger un carnet de voyage, qu’il espère publier ensuite au Maroc et à l’étranger. Il réalise également un documentaire, avec sa caméra embarquée. “Pas facile de faire seul le job du réalisateur, du preneur de son, du cameraman et de l’acteur”.

Dès le début du voyage, il se déleste de sa tente pour compliquer un peu les choses, et opter pour un hébergement chez l’habitant. “De 8 kg, je suis vite passé à un sac de 4 kg seulement pour deux ans de voyage. Une marche légère !” Anass est parti avec deux compagnons, son chien Sam et son ours d’enfant, fabriqué par sa mère deux mois avant sa naissance. Si Super Nounouss fait toujours parti du voyage, son chien a quant à lui été empoisonné une semaine après le départ. “Un coup du sort, une grande tristesse. Mais j’ai compris aussi qu’avec mon chien, je n’aurais jamais fait le même voyage, et rencontré tous ces gens.” Voilà une phrase qui définit parfaitement le mental d’acier de ce globe trotteur. Positiver. Son moteur. “Je veux rester un enfant, je ne vois aucun intérêt à grandir”.

Prochaines étapes
De Marrakech, il est reparti le 14 juillet, pour une semaine de marche vers Essaouira. Toujours longer la côte, jusqu’à Kénitra, puis direction Meknes, Fès, Oujda, Nador, avec une arrivée à Tanger, prévue dans un an. “J’ai désactivé toutes les horloges, montre, téléphone, ipad, je me sers de mon horloge biologique. Je parcours de 25 à 30 km par jour, et une vingtaine pendant le Ramadan. Mon itinéraire n’est pas forcément logique, ce n’est pas un trajet direct et droit, mais une balade. Je veux juste dire aux gens, qu’on peut tous prendre sa vie en main, qu’elle vaut largement la peine d’être vécue, et qu’on a le choix de la vivre chacun à notre manière”.

Prochains challenges
“Traverser l’Europe en skateboard, et pourquoi pas un jour, un tour du monde à vélo. Je sais déjà que ce voyage ne s’arrêtera jamais. Je vais faire comme le célèbre marcheur anglais, parti à l’âge de 25 ans et rentré chez lui à 62 ans. Cela me plairait !”

Sa page Facebook, pour le suivre en live.

Texte et entretien Stéphanie Jacob
Photos Anass Yakine

Editor Made in Marrakech
26 juillet 2013