Promenade sur la route du safran
Décidément, la route de l’Ourika recèle et dévoile toujours plus de trésors. C’est au kilomètre trente et un, que Christine Ferrari s’est installée sur un terrain de deux hectares et demi, pour y créer son Paradis du Safran. Visite guidée, sur les pas de cette suissesse pleine de charme, amoureuse du Maroc.
Ici, on devient poète, tant ce lieu est harmonieux. En seulement un an, Le Paradis du Safran s’est transformé d’un terrain vierge et d’une étable, en véritable domaine dédié à la culture du Crocus Sativus L., une fleur rare et délicate. La visite commence par les deux hectares plantés de safran, dont la prochaine récolte aura lieu en novembre, pendant environ trois semaines. Christine connaît tout des subtilités de cette fleur, faite de six pétales violets et ses trois filaments de safran. Plantée à la main par les habitants des villages alentours, elle est la reine du domaine. À droite du terrain, on découvre ensuite les plantes aromatiques, les agrumes, les arbres fruitiers exotiques et des roses au parfum unique. Muni de son enveloppe, le visiteur reçoit une branche de chaque plante médicinale, en plus des quelques explications de la maîtresse des lieux. Au Paradis du Safran, on voyage à travers les senteurs, chez cette femme tranquille, qui s’est installée ici, sur la route de l’Ourika en 2011. C’est en cherchant à acquérir quelques grammes de safran véritable et non falsifié, que Christine a eu l’idée de créer son propre champ. Sa première récolte en 2012 a été classée Catégorie 1 selon la norme ISO 3632-1. Ce que l’on trouve chez elle, c’est un safran biologique de qualité, débarrassé de tout résidu au cours de l’émondage, pour ne garder que les filaments rouges foncés, sans parties jaunes. On peut facilement imaginer l’ampleur de la tâche, lorsqu’on sait qu’il faut entre 150.000 et 200.000 fleurs pour obtenir un kilo de safran.
Quand le temps s’arrête …
Un lieu où la nature est reine, habité par une femme passionnée et chaleureuse, nous offre un moment de liberté, bienfaiteur en ces temps modernes. Au Paradis du Safran, après la visite, des places paisibles sont aménagées pour profiter de la quiétude et déguster un verre de thé aux plantes aromatiques du jardin. Sur commande, on peut aussi y déjeuner. La cuisinière prépare de savoureux plats, au safran évidemment.
Même si cette fleur n’a déjà plus de secret pour vous, ce petit paradis est une étape essentielle sur la route de l’Ourika.
Infos pratiques
Entrée libre et visite gratuite, pour ceux qui souhaitent acheter du safran.
Pour les simples visiteurs, une heure de visite guidée, un sachet de plantes médicinales et un thé du jardin : 50 dh par personne, et gratuit pour les enfants.
Texte Stéphanie Jacob
Photos Paradis du Safran / Alain Boulanger