Marrakech: Une batterie de mesures pour réussir la saison de chasse
Etendue sur une superficie totale de 3.116.000 ha, dont 701.000 ha comme superficie forestière, la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, de part sa position géographique et sa grande diversité bioécologique avec une faune cynégétique et une flore des plus riches et diversifiées, dispose d'importantes potentialités pour réussir la saison de chasse 2009-2010, ouverte officiellement le 4 octobre.
Cette diversité naturelle et écologique, conjuguée aux conditions climatiques favorables ayant caractérisé la saison écoulée, ont eu un impact positif en termes de disponibilité alimentaire, favorisant ainsi la reproduction du gibier. Ceci offre déjà, cette année, aux chasseurs nationaux comme ceux étrangers une multitude de choix parmi le gibier, entre autres, la caille, le lièvre, le sanglier, la tourterelle des bois et la perdrix gambra, qui demeure l'espèce emblématique du gibier sédentaire le plus prisé par les pratiquants de cette activité sportive.
Un autre atout en faveur d'une meilleure pratique de la chasse au niveau de cette région réside dans l'organisation efficiente des chasseurs en associations et ce, conformément à la stratégie du Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la Désertification visant le développement de la chasse et la sauvegarde des équilibres bioécologiques.
C'est dans ce sens que le nombre de lots amodiés de chasse ne cesse de croître, au fil des années, pour atteindre à l'heure actuelle au niveau de la région 29 lots de chasse associative et 22 lots de chasse touristique, soit 51 lots au total.
Dans une déclaration à la MAP, Mhenna Hassane, directeur régional du Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la Désertification du Haut Atlas à Marrakech a fait savoir qu'une batterie de mesures a été prise pour garantir plein succès à l'actuelle saison de chasse, notant que cette stratégie se décline en plusieurs axes, notamment la communication et la gestion des territoires de chasse.
S'agissant de la communication, des actions de médiatisation, d'information et de promotion de la chasse ont été menées à l'échelle régionale auprès du grand public, a expliqué M. Mhenna, faisant remarquer que des journées de sensibilisation et d'information sur l'activité de chasse ainsi que sur les aspects sécuritaires relatifs à l'utilisation des armes et aux précautions à prendre pour éviter d'éventuels accidents, ont été organisées au niveau d'Al Haouz, d'El Kelâa des Sraghna, de Chichaoua et d'Essaouira.
En outre, les dispositions de l'arrêté annuel de chasse relatif à l'actuelle saison ont été diffusées auprès de l'ensemble des partenaires concernés, notamment les autorités provinciales et locales, la Gendarmerie Royale et la Sûreté nationale, a-t-il expliqué, notant également que les cartes des réserves et des amodiations sont affichées au niveau des directions provinciales des Eaux et Forêts de Marrakech, Essaouira, Chichaoua et El Kelâa des Sraghna pour informer les chasseurs sur les territoires amodiés ou mis en réserve.
Pour ce qui de la gestion des territoires de chasse, M. Mhenna a indiqué que les directions provinciales des Eaux et Forêts avec leurs structures d'encadrement local qui sont au nombre de 8 centres de conservation et de développement des ressources forestières et 33 secteurs, en collaboration avec le bureau régional de la Fédération royale marocaine de chasse de Marrakech assurent l'encadrement sur le terrain des chasseurs pour mieux les orienter et mettre en évidence les divers atouts de cette activité sportive.
En matière de contrôle et de police de la chasse, un dispositif efficient de contrôle et de surveillance a été mis en place pour la formation des équipes mixtes composées des agents forestiers et des gardes fédéraux (18 gardes fédéraux bénévoles) sous la responsabilité d'un ingénieur forestier, a dit M. Mhenna, précisant que ces équipes ont pour mission de contrôler les chasseurs et de focaliser les efforts au niveau des sites considérés comme des points réputés pour faire l'objet de délit de braconnage.
M. Mhenna a tenu à souligner également qu'en vue d'assurer un meilleur équilibre et une exploitation rationnelle des ressources cynégétiques, un réseau de réserves a été mis en place à travers toute la région afin d'assurer une certaine pérennité des espèces gibier, notamment à travers leur reproduction, précisant qu'une superficie totale de 258.000 ha est mise en permanence en réserve (19 réserves), 295.000 ha à titre de réserves triennales (12 réserves pour la période 2009-2012).
Concernant les amodiations de chasse, elles sont au nombre de 52, soit une superficie de 242.746 ha et sont répartis comme suit : 22 amodiations touristiques (155.544 ha), dont 10 pour le gibier sédentaire (38.024 ha) et 12 pour le gibier migrateur (117.520 ha), et 29 amodiations associatives (87.202 ha).
Pour ce qui est des impacts générés par l'activité de chasse au niveau de la région, M. Mhenna a tenu à indiquer que les recettes versées aux caisses de l'Etat pour la saison de chasse 2008-2009 se sont chiffrées à 2.200.666 DH, le nombre d'emplois a été estimé à 25.000 à 30.000 journées de travail générées, par an, en milieu rural, alors que le montant des investissements dans les lots amodiés en matière d'aménagements cynégétiques s'est établi à 1.000.000 DH.
L'activité de chasse contribue aussi à l'amélioration de la biodiversité, à la promotion de l'activité touristique dans la région et au développement des activités sociales au profit des populations vivant de l'espace forestier, a-t-il poursuivi dans ce sens.
Il a, par ailleurs, fait remarquer que « les années de sécheresse qui se sont succédées ont eu un impact direct sur le gibier, d'où l'impératif d'Ïuvrer davantage pour le développement de ces ressources ».
Pour rappel, les résultats des contrôles effectués lors de la saison de chasse écoulée ont permis de constater que les 2.876 chasseurs qui ont été contrôlés (1.980 pour la chasse banale, 764 pour la chasse associative et 132 chasseurs pour le genre touristique), avaient abattu 3.572 perdreaux, 599 lièvres, 89 sangliers, 2.706 tourterelles et 109 autres gibiers de diverses espèces.
37 infractions ont été commises par des braconniers durant la saison écoulée et à l'encontre desquels des procès verbaux ont été dressés, dont 16 pour chasse dans un lot amodié, 5 pour chasse en réserve, 4 pour chasse à l'aide d'outils et engins prohibés, 3 pour chasse en temps interdit et 2 pour vente ou exposition à la vente d'animaux protégés.