Marrakech perd «sa» maire

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
20 juillet 2009

Les batailles post-communales se poursuivent. L’une des plus surprenantes a éclaté à Marrakech. Fatima Zahra Mansouri, maire de la ville, en est la victime collatérale. C’est tout un symbole qui tombe.

Lundi 13 juillet, l'information fait l'effet d'une bombe. Fatima Zahra Mansouri, maire de la ville de Marrakech, dont le monde entier a parlé, est déchue. En réponse à un recours déposé, le 16 juin dernier, par les têtes de liste du Front des Forces Démocratiques dans l'arrondissement de Menara, la justice a tranché. Se basant surtout sur le fait qu'un bulletin de vote coché en faveur des plaignants ait été trouvé après l'opération de décompte des voix, les juges ont ordonné l'annulation des résultats des élections qui s'étaient déroulées dans l'arrondissement concerné. Or, c'est là que la Fatima Zahra Mansouri a été élue et c'est ce qui l'a qualifiée pour devenir ensuite maire de la ville. En perdant sa qualité d'élue locale, la jeune avocate risque de perdre la mairie. Il en va de même pour Adnane Ben Abdellah, président de l'arrondissement Menara. Cet autre membre du PAM est le second vice-président du Conseil de la ville de Marrakech. Il se voit lui aussi ramené à la case départ.

Si les élections dans l'arrondissement de Menara devaient à nouveau avoir lieu, la partie s'annonce difficile pour le PAM. Pour rappel, le 22 juin dernier, Fatima Zahra Mansouri a été élue par 54 voix contre 36 voix pour l'ancien président du conseil de la ville, Omar Jazouli, de l'Union Constitutionnelle. Elle doit sa victoire à une coalition formée autour du PAM, par le PJD, le RNI, le MP et le FFD. Cette alliance devient impossible au vu des récents rebondissements.

En attendant, la surprise est quasi générale d'autant plus que c'est le PAM qui vient de prendre un coup dur. Pourtant, c'est ce parti qui a été accusé par ses détracteurs d'avoir été aidé par les autorités pour remporter, en quelques mois, le plus grand nombre de sièges à travers le pays. D'ailleurs, ce sont pareilles accusations qui sont à l'origine des bisbilles qui opposent le parti du tracteur au PJD et même au RNI.

Maintenant le PAM montre qu'il ne va pas se laisser faire. Loin s'en faut. Il compte bien reprendre la mairie de Marrakech. Sachant que la décision concernant l'arrondissement de Menara n'est pas encore définitive, le parti a un mois pour interjeter appel. Il le fera incessamment. C'est là l'une des décisions majeures prises au terme de la réunion d'urgence tenue à Marrakech ce mardi 15 juillet, en présence de Fouad Ali Al Himma, du Secrétaire général du parti, Mohamed Cheikh Biadiallah et des autres membres du bureau national. Une autre réunion, élargie, a suivi. De nombreux membres et élus locaux de PAM y ont participé. « Il était question de faire le point sur ce qui se passe à Marrakech et de préparer, d'une manière concertée, la riposte du parti », confient des sources du parti du tracteur. « Parce qu'il ne s'agit pas que du cas de Fatima Zahra Mansouri », rappelle-t-on.

En effet, parallèlement au verdict prononcé à Marrakech dont la maire de la ville a été la victime collatérale, il y en a eu d'autres dans la même région. C'est le cas à Kelaat Sraghna, mais aussi dans la Commune d'Es-Saada. Là aussi, les résultats des élections ont été invalidés au grand dam du PAM. Lequel se dit prêt, selon certains de ses membres, à aller jusqu'à la cour suprême pour se défendre contre ce qu'il considère comme étant des attaques perpétrées contre lui par « un lobby ennemi du changement ». Les prochains jours risquent d'être encore plus chauds.

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Editor Made in Marrakech
20 juillet 2009