Marrakech en Shéhérazade des contes

Chronique
Dev Web
Editor Made in Marrakech
22 décembre 2009

Difficile de ne pas se rendre à l’évidence qui stipule que le rêve naît d’une réalité : Le festival international du film de Marrakech en est la concrète preuve. Né d’une idée modeste qui posait en priorité la promotion du cinéma marocain dans une optique de considération artistique, et après quelques éditions modestement timides au départ, aujourd’hui le festival international du film de Marrakech est une référence internationale du tapis rouge.

Paillettes, succès international, hommages et soirées mondaines, le FIFM n'a plus rien à envier à ses contemporains de Venise ou de Cannes. Le jury et la qualité de sélection des films semblent ébranler tout le public, avide d'art et de nouveauté, mais surtout de plus en plus inscrit dans l'exigence.

Cette année, les hommages sont consacrés à de grandes pointures du monde cinématographique. De toutes les nationalités et de tout genre de film, l'art semble anéantir toutes les barrières idéologiques, pour n'en retenir qu'un seul langage communément parlé : le talent. Et Marrakech dans tout cela ? On n'en dira jamais assez mais, elle est plus rayonnante que jamais. Bercée aux rythmes de la diversité et par la richesse du répertoire qui s'y présente, on s'y croirait dans le conte de Mille et Une Nuits, où Schéhérazade prête don et finesse à chacun des réalisateurs et cinéastes, afin d'enivrer le public par des histoires aux goûts ardents jusqu'à l'aube.

Le FIFM est venu donc concrétiser une mission de partage, avec en plus des prises de positions louables, que ce soit la considération des sourds et mal voyants qui est une première dans les versions des courts et longs métrages présentés mais surtout une action citoyenne à laquelle l'opinion publique ne manque pas de manifester respect, ou encore l'inscription du FIFM dans le souci mondial de l'environnement, à la veille de ce que le sommet de Copenhague a apporté comme positionnement quant au développement durable.

Si aujourd'hui Marrakech se pare de toutes les couleurs, elle se veut encore une fois la ville de l'échange, du goût et de l'authenticité. Schéhérazade est un conte avec lequel on a tous grandi, et aujourd'hui le FIFM présente « Schéhérazade Tell Me A Story » en compétition. Et si l'aube pouvait tarder encore un peu ?

Une chose est sure, c'est que l'aube du 21ème siècle, malgré sa symbolique de fin d'un rêve, ne manque ni de citoyenneté ni de prisme.

Dev Web
Editor Made in Marrakech
22 décembre 2009