Marathon des Sables : la passion de l’extrême

Aventure
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
10 avril 2012

Le départ du 27ème Sultan Marathon des Sables a été donné dimanche. Près de 900 coureurs ont pris le départ de cette course, qualifiée par les connaisseurs comme la plus difficile du monde.

Il y a les habitués qui font du désert leur terrain d’expression, et puis les nouveaux qui découvrent le Sultan Marathon des Sables. Mais tous s’accordent sur un point : cette course ne ressemble à aucune autre. Paysages incroyables, âpreté de l’épreuve, passages dans des endroits uniques...Depuis 27 ans, Patrick Bauer, fondateur et directeur de la course, réserve des surprises et renouvelle sans cesse son tracé. Le marathon et son créateur sont indissociables pour les quelques 12 000 coureurs qui y ont participé. “Pour moi cette épreuve fait partie intégrante de mon existence et c’est une chance exceptionnelle d’avoir toujours autant d'enthousiasme et de passion après 27 années”, explique M. Bauer. 

Parcours atypiques
La course se dispute en six étapes, allant de 20 à 80 kms pour un total de 246,5 kms. La particularité est d’être en autosuffisance alimentaire sous une forte chaleur. Pour la première étape, courue dimanche, le mercure affichait les 45°C. Le tracé de ce 27ème Marathon réserve à ses concurrents des paysages très divers : dunes de Merzouga, plateaux caillouteux, des djebels, des oasis. Pendant les étapes, les coureurs traversent des ergs, des lacs asséchés, des campements de nomades, mais aussi des villages traditionnels en pisé. 

Pour ce qui est du classement, le marocain Rachid El Morabity, vainqueur l’année passée, est présent pour défendre son titre. Il devra faire face à la concurrence de Mohamed Ahansal, quatre fois vainqueur, et décidé à remonter sur la plus haute marche du podium. Une place de numéro un que lui et son frère Lahcen Ahansal se sont partagée pendant quatorze années. Chez les femmes, Laurence Klein, triple lauréate du Marathon est favorite à sa propre succession. 
Cette année le marathon accueille pour la septième fois Joseph Le Louarn. A bientôt 80 ans (le 24 mai prochain), il repousse les limites mais refuse de parler “d’exploit surhumain”. A son rythme, il veut avant tout finir l’aventure et pourquoi pas se classer devant “des petits jeunes de 70 ans” comme il le dit avec un grand sourire.

Cependant cette course sert aussi à récolter des fonds pour des associations humanitaires ou à simplement se surpasser, comme le résume Patrick Bauer dans L’Equipe : “Il n’y a pas besoin d’être un surhomme. La base c’est la gestion. On vient ici dépasser ses limites, se couper du monde. Il y a souvent une quête plus secrète avec l’espoir de trouver dans la dimension spirituelle du désert des réponses à des questions très personnelles.”

Enfin pour les amateurs du Marathon des Sables, un très bel ouvrage sera présenté en marge de la course. Celui de Marie-Pierre Fonsny, journaliste belge, qui vient de publier “Lahcen Ahansal, enfant nomade et star du désert”. Un livre qui retrace la vie de ce grand champion, 10 fois vainqueur du Sultan Marathon des Sables.

Texte Julien Antinoff

Photo Cimbaly

Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
10 avril 2012