Lumière sur l’Apiculture à Marrakech

Entretien
Majda Fadili
Editor Made in Marrakech
1er juillet 2015

Chercheur à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Youssef Lalaoui Rachid évoque, dans cet entretien, l’état de la filière apicole, les récoltes de l’année 2015 et le rôle central de la nature.

En 2004, Youssef Lalaoui Rachid se lance dans un vaste projet : développer des filières agricoles en zone de montagne, notamment dans la région de l’Oukaïmeden. Avec l’aide d’autres agriculteurs, il se lance dans l’apiculture. En manque de moyen, le groupement de cultivateurs créé une coopérative informelle et achète 32 ruches. Aujourd’hui, Youssef possède plus de 90 ruches, il encadre et forme également les apiculteurs de demain. En parallèle de son action sur le terrain, il est aussi chercheur à l’INRA sur un projet de miel biologique.

Made in Marrakech : Quel est l’état de la filière apicole au Maroc ?
Youssef Lalaoui Rachid : En 2011, la Fédération Interprofessionel Marocaine de l’Apiculture (FIMAP) a signé une convention avec le ministère de l’Agriculture qui prévoit notamment la mise à disposition d’un budget important. Le but de cet accord est de créer des coopératives apicoles, de livrer le matériel nécessaire au développement et de former et d’assister les apiculteurs. Actuellement, nous avons un problème de traçabilité et de qualité de miel à l’échelle nationale, nous essayons de travailler sur la labellisation afin de valoriser les miels.

MIM : Quel bilan faites vous des récoltes en 2015 ?
YLR : L’apiculture dépend de trois facteurs : l’animal, le végétal et le climat. À cause de ce dernier critère, l’année est très mauvaise puisqu’il y a eu une vague de froid, mi-avril, en pleine floraison des agrumes lorsque les abeilles butinaient les fleurs d’orangers...À contrario, pour la zone sud du pays, à savoir le désert, 2015 est une très bonne année.

MIM : Comment jugez vous l’état de la nature à Marrakech ?
YLR : Marrakech évolue dans le bon sens. Depuis quinze ans, de nombreux jardins ont été installés dans les quartiers. Grâce au plan Maroc Vert, le nombre de cactus va être doublé puisque 30.000 vont être plantés. Le cactus a un rôle économique et écologique car les abeilles vont butiner les fleurs lors de la floraison. Le seul point négatif est celui de l’écologie car on est pas encore bien éduqués sur ce sujet.

 

Majda Fadili
Editor Made in Marrakech
1er juillet 2015