• Marrakech
  • >
  • Stories
  • >
  • Les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières du monde !

Les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières du monde !

ACTU
Editor Made in Marrakech
10 mai 2012

Le gouvernement marocain a décidé de frapper un grand coup contre les dangers de la route depuis 2004, afin de faire baisser le taux de mortalité. Campagnes de sensibilisation, nouveau code de la route (adopté par le Parlement le 14 janvier 2010), permis à points, radars fixes, nouvelles autoroutes et bataille contre les véhicules anciens … Pourtant, le Maroc détient encore un triste record : la 6ème place au niveau mondial, 10 morts par jour et 1 blessé toutes les sept minutes.

En cause, le mauvais état des routes et des véhicules. À ce sujet, notons au passage que certains centres de contrôle technique délivrent des certificats de complaisance et contournent la réglementation.

Mais la vraie raison de cette anarchie est l’irrespect général des automobilistes, des motocyclistes, des vélos, des charrettes et des piétons. C’est plutôt simple, il semblerait qu’aucune règle ne régit la conduite à Marrakech. Feux rouges, stops, limitation de vitesse, distance de sécurité, port du casque, marquage au sol, passages piétons … autant de nobles causes tous les jours largement bafouées. L’incivisme prône sur la route. Donnons un seul exemple éloquent, une récente étude démontre que dans certaines villes, 94 % des automobilistes ne respectent pas le panneau “Stop”.

Contrairement aux idées reçues, ce sont les véhicules privés qui sont en cause dans 90 % des accidents de la route, et donc seulement 10 % concernent les taxis, les autocars et les camions. Ces derniers sont, d’après la brigade des transports routiers, épinglés respectivement pour dépassement du temps déclaré passé au volant et pour pneus lisses et surcharge.

Malheureusement, les enfants sont souvent victimes à la sortie des écoles, des excès de vitesse des chauffards. Quand ils ne sont pas installés à l’avant de la voiture, à la “place du mort”, sans ceinture de sécurité. Rappelons que lors d’un choc à seulement 50 km/h, un enfant de 25 kg non attaché devient un projectile d’une tonne. Et que dire, des trajets effectués en famille sur une mobylette, mari, femme, enfant(s), …

Pourtant munis de tout le matériel nécessaire aux contrôles routiers, les services chargés de faire régner l’ordre brillent souvent par leur absence. Concernant le permis à points, un problème de taille se pose. Le conducteur en infraction n’a pas accès à son solde de points, principalement les détenteurs des anciens permis de conduire sur support papier. Les bases de données du système informatique central, géré par le ministère de l’équipement et du transport, ne sont pas mises à jour régulièrement. Un manque de visibilité qui n’aide sûrement pas la prise de conscience.

Dialogues et réflexions sont engagés afin de trouver les réponses à un meilleur contrôle routier, à plus de sécurité et à l’impact des actions menées par le Comité national de prévention des accidents de la circulation. Mais la réelle avancée viendra principalement d’une prise de conscience citoyenne et surtout d’un meilleur comportement général sur les routes.

 

 

 

Information importante à diffuser : d’après la police, un nombre important d’accidents de la route impliquent les mobylettes, et particulièrement le modèle chinois Docker. Pouvant monter à 120 km/h avec de réels défauts de freinage, les dangers liés à cette moto sont pris très au sérieux par les hôpitaux de la ville. Ce modèle est d’ailleurs affiché en photo aux urgences et légendé “danger”.

 

Texte : Stéphanie Jacob

_____________________________

A LIRE ÉGALEMENT

Radeema, Rien A Dire Et Encore Moins Agir !

Du rififi à l’école française de Marrakech

Horodateurs et sabots à Marrakech, le grand débat

Quand on a vécu à Casablanca, on a déjà...

L'hôpital d'Essaouira ne se moque pas de la charité

Un lieu, une histoire : les secrets d'Essaouira

 

Editor Made in Marrakech
10 mai 2012