Les nuitées ont chuté de 6%

Tourisme
Dev Web
Editor Made in Marrakech
5 mars 2009

- Le chiffre d’affaires de 17% - Promotion pour sauver la saison

Salaheddine Naciri rempile pour un deuxième mandat de deux ans à la tête de l'association de l'industrie hôtelière.

L'assemblée générale élective de l'AIH s'est tenue le 28 février à un moment où l'industrie hôtelière souffre de graves problèmes. La tendance n'est pas à l'euphorie en ce moment et l'industrie est bien fragile face à un avenir incertain. Et il n'y aurait pas de solution miracle, clament les hôteliers : l'ONMT doit doubler, voire tripler sa promotion, sur Marrakech, car les hôteliers souffrent doublement. D'abord, un manque à gagner qui se ressent à travers la récession économique et qui touche particulièrement le secteur touristique. « La saison 2008 a pu être relativement sauvée, grâce au Mice (tourisme de séminaire) et aux voyages individuels », confie le président de l'AIH. Malgré ce sauvetage, officiellement et à la fin de l'année, la cité ocre a enregistré une chute des nuitées de 6%. C'est-à-dire une baisse de 11 points sur le taux d'occupation et qui se traduit en termes de chiffre d'affaires par une chute avoisinant les 17%. Avec moins de 30.000 lits, la ville d'Agadir a pu réaliser un meilleur taux d‘occupation de 57% alors que Marrakech qui compte 44.000 lits n'en a fait que 55%, sans inclure les 7.000 lits des maisons d'hôtes.

Depuis le début de 2009, ces baisses s'accentuent. Des établissements de la cité ocre seraient à des taux d'occupation de moins de 60%, d'après Salaheddine Naciri. De fait, les hôteliers de Marrakech montent au front : « le secteur subit de plein fouet les répercussions de la crise. Pourtant, il ne figure pas parmi les priorités des politiques anti-crise », s'exclame Abdelatif Kabbaj, président du groupe Kenzi. « Il est impératif de porter notre voix à travers la Fédération nationale des hôteliers et la Fédération du tourisme pour créer et susciter suffisamment de lobbying auprès des administrations concernées.

Du reste, en cette période de contracting, les TO, qui souffrent autant de la crise, « sont en train de mettre à genoux les hôteliers », indique ce professionnel. Propos que confirme Abdelali Chaoui, TO et hôtelier. « Comment peut-on faire face et répondre à des TO qui négocient à 310 DH un séjour dans un établissement 5 étoiles, tout récemment construit », dit-il. « Si les négociations s'opèrent à ce niveau, c'est que des hôteliers sont en train de brader, même si nous avons convenu de ne pas baisser les prix planchers », rétorque Abdelouahed Benabdellah, un autre hôtelier.

Fléchissement... Les hôteliers souffrent doublement aujourd'hui. Outre la baisse due à la crise internationale, le secteur informel contribue à la récession. D'après une étude de l'Observatoire de tourisme, à peine 50% des touristes qui viennent à Marrakech séjournent dans les hôtels. « Le reste des arrivées se volatilise soit dans des maisons d'hôte ou encore dans le secteur informel composé d'appartements mis en location dans la cité ocre ».

Rappelons que durant 2008, les passagers débarqués à l'aéroport de Marrakech ont dépassé les 2,8 millions avec un bond au niveau des vols secs. A peine la moitié a séjourné dans les établissements classés (hôtels et maisons d'hôtes). Comparativement à Agadir, la capacité litière de Marrakech a connu une progression de 133% alors qu'elle a progressé de seulement 25% d'arrivées dans la station balnéaire.

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5 mars 2009