Les amuseurs de la Place Jemaa El Fna sont en grève
Depuis lundi 18 mars, les hlaykiyas (conteurs) ont décidé de protester en cessant leurs ancestrales activités sur la Place Jemaa El Fna. Une grève qu’ils avaient déjà tenue en 2008, et qui n’avait donc rien réglé.
Ces animateurs et amuseurs publics veulent mettre en lumière deux faits qu’ils estiment injustes. Le premier est la gestion des allocations offertes par l'Unesco aux associations de la place. Les hlaykiyas dénoncent n’avoir jamais rien reçu de ces allocations destinées à la préservation de leurs activités de conteurs. Ils demandent donc la mise en place d’une commission chargée d'enquêter sur le partage de ces allocations, qu’ils disent être actuellement au seul profit de certaines associations et non pas au profit de l'ensemble du tissu associatif dédié à la promotion et à la préservation du patrimoine oral de la place Jemaa El Fna.
Pour eux, il est également nécessaire de souligner le fait que leur formation est cantonnée à seulement 5 % du territoire de la place, contre 95 % exploités par les restaurants éphémères et les vendeurs en tout genre.
Les chiffres qui ont provoqué la grève de 2008
Concernant les fonds dédiés par le conseil de la ville, ils devaient représentés une indemnité de 1.500 dirhams par mois pour chaque animateur de la place. Les conteurs n’ont jamais vu la couleur de cet argent, puisqu’ils affirment n’avoir perçu que 2.000 dirhams pour une année entière.
Conscients que la relève doit être assurée, ils se battent aujourd’hui pour la jeunesse et pour que jamais la Place Jemaa El Fna ne perde ce qui lui donne son âme, les amuseurs publics.
Texte Stéphanie Jacob
Photo Al Marrakchia
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