Les ambitions de Thomas Cook

Tourisme
Dev Web
Editor Made in Marrakech
25 septembre 2008

- Doubler ses positions sur le Maroc<BR> - Profiter des synergies après le rachat de Jet Tours<BR> - Le tour operating, au coeur de sa stratégie<BR>

2009 s'annoncerait-elle sous de bons auspices pour le marché français ? Apparemment oui.

En tout cas, pour le patron de Thomas Cook France, Denis Wathier, « fini les temps moroses pour la destination Maroc ».

Créé en France il y a quatre ans à peine, ce TO devra clôturer 2008 avec une hausse de 10% sur le Maroc, alors qu'il avait enregistré un léger fléchissement de 3% en 2007. Un recul induit par une ouverture du ciel « trop rapide » au goût de Wathier et qui n'a pas permis au TO « de peaufiner davantage des packages dynamiques ». « Mais on se rattrape », estime Wathier, expert de l'e-commerce.

Belle performance pour un voyagiste généraliste (qui n'est pas spécialisé sur un pays ou un type de vacances) dans un marché stagnant et surtout dans un contexte de ralentissement de la consommation. Son réseau a globalement réalisé de bons résultats en France et sur l'ensemble des destinations étrangères qu'il programme. Et ce n'est pas fortuit que le TO a réuni à Marrakech ses meilleurs revendeurs (400) pour sa convention annuelle. « Le Maroc a une place privilégiée au sein du groupe dans le développement des destinations. Et Marrakech pèse gros dans nos ambitions : nous voulons en faire notre bateau amiral », confie Denis Wathier.

Très enthousiaste, il s'attend à des rebondissements « heureux » pour les trois prochaines années. Celles-ci seront cruciales pour la filiale française du TO britannique qui ambitionne d'occuper 20% du marché français. Thomas Cook France (TCF) revendique actuellement une part de marché -pour sa marque de voyagiste- de 10%. Il a mis en place un programme 2011 se focalisant sur le tour operating qui s'appuiera sur les destinations du pourtour méditerranéen dont le Maroc et la Tunisie. « Nous allons pousser les ventes davantage sur les régions en programmant des départs des provinces », détaille Wathier.

Ainsi au terme de ces trois ans, il espère doubler le volume réalisé au Maroc et qui était à fin août de 70.000 voyageurs.

Le TO compte pour cela sur les destinations comme Marrakech, Agadir, mais aussi Saïdia et Mazagan. « Notre plan marketing inclut aussi des référencements sur des marchés comme la Belgique et le Royaume-Uni », indique le patron de TCF. Des marchés que lorgne avidement la destination Maroc, et qui ont enregistré quelques baisses en 2008.

Traditionnellement, la Belgique est un marché difficile au Maroc. Au déficit d'image s'ajoutent la faiblesse de la compétitivité de la destination et l'agressivité d'une concurrence omniprésente. On pense que le regain d'activité pourrait venir avec l'ouverture des stations balnéaires. C'est ce qui explique par ailleurs l'intérêt que porte le ministère du Tourisme à ce TO. Mohamed Boussaid a tenu à partager la fête du TO à Marrakech.

C'est que depuis deux mois la filiale française de Thomas Cook en vaut largement la peine. Elle est devenue numéro trois du voyage en France, après le rachat de Jet Tours, presque à égalité avec Fram (qu'elle a tenté de racheter récemment) et derrière le Club Med et TUI.

Le TO ambitionne de doubler son activité tour operating (des séjours à la marque Thomas Cook) en s'appuyant justement sur son réseau de distribution et sur les synergies créées après le rachat de Jet Tours.

Dans ce genre de rachat/fusion, les synergies substantielles proviennent des ventes, du transport aérien et enfin des coûts de fonctionnement. Wathier le reconnaît. Cette acquisition permet au voyagiste d'atteindre la taille critique et d'affréter des avions et lui donner également une bonne assise dans le bassin méditerranéen.

En France, Thomas Cook est aussi bien distributeur (674 agences de voyages) que producteur de voyages. Sa maison mère plus présente en Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas intègre également une flotte d'avions.

Au Maroc, le TO programme une cinquantaine d'hôtels et étudie la possibilité d'un Thomas Cook village (TCV) à Marrakech. Le partenariat commercial qui le lie au Bluebay Marrakech qui a abrité sa convention annuelle pourrait évoluer rapidement, indique Wathier. Le TO dispose de 13 TCV dans le monde auxquels se sont ajoutés les 12 clubs Eldorador de Jet Tours dont un à Marrakech.

Dev Web
Editor Made in Marrakech
25 septembre 2008