Leila Alaoui : "Je n’ai pas envie que l’on me mette dans une seule case"
Photographe, artiste vidéo, Leila Alaoui est une touche à tout qui explore des sujets sensibles comme la diversité culturelle ou la construction de l'identité. À l'occasion de l'exposition Traces of The Future, qui a commencé au début du mois, au Musée de la Photographie et des Arts Visuels de Marrakech (MMP+), nous avons rencontré la jeune femme. Entretien.
Made in Marrakech : Pouvez vous me parler de l’exposition Traces of the Future ?
Leila Alaoui : Le MMP+ souhaitait faire une exposition qui s’ouvrait plus sur les arts visuels avec des artistes marocains. Nous sommes donc sept artistes et l’idée est de parler de questions sociales et politiques tout en se projetant dans l’avenir. Je présente mon installation vidéo « Crossing », réalisée en 2013, que j’ai déjà montré à la Biennale et qui à pour sujet : les migrants subsahariens au Maroc.
MIM : Vous êtes définit comme une artiste multimédia, est-ce que cela vous convient ?
L.A : Cette définition me convient puisque je fais de la photo et de la vidéo. Depuis peu, je commence à me tourner vers l’installation sonore. Je n’ai pas envie que l’on me mette dans une seule case. Aujourd’hui tous les formats changent, j’ai l’impression que tous les photographes se mettent à la vidéo ou à l’installation, c’est une évolution naturelle.
MIM : Quelle importance à Marrakech dans votre univers artistique ?
L.A : Je ne sais pas si c’est Marrakech ou l’environnement dans lequel j’ai grandi qui m’a influencé. Nous étions entourés par des artistes, des personnes très cosmopolites comme Bill Willis, Yves Saint-Laurent ou Serge Lutens. Après évidemment Marrakech et le Maroc en général, ce sont des lieux très photographiques. Quand tu t'intéresses à la photo ou à la vidéo, tu as envie de faire des choses ici.
MIM : Parlez-nous de votre rencontre avec le footballeur Neymar ?
L.A : Tout le monde me parle de cette rencontre ! (rires). Je venais de rentrer à Beyrouth quand un réalisateur espagnol m’a appelé pour participer à son émission « El Mago Pop » diffusée sur Discovery Chanel. Le principe de cette émission de Reality Show est le suivant : un magicien doit rencontrer des stars à travers six degrés de connectivités. J’étais donc un de ces degrés. Lorsque je suis arrivé à Barcelone, la production m’avait organisé un shooting photo avec Neymar, mais je n’avais aucune idée de qui il était. Pour moi, c’était juste un footballeur brésilien de 22 ans.
MIM : Quels sont vos projets ?
L.A : Ce mois-ci, j’expose à plusieurs endroits « Crossings » : La Foire d’Art Africain de New-York et aux Galeries IFA de Berlin et Stuttgart. Je participe aussi à l’Exposition Universelle de Milan. Par ailleurs, je travaille actuellement sur un projet autour de l’immigration en France venue après 1945. L’objectif est d’étudier la mémoire des immigrés et la transmission vers les enfants. C’est un projet très art visuel puisqu’il y a de la photo, de la vidéo et des archives.
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