Le nouveau Messi serait Marocain

Actus
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
29 septembre 2012

Haitam Fighil, 8 ans et déjà un avenir tout tracé sur la planète football. Pour beaucoup d’observateurs, il aurait de l’or sous les crampons. Alors vrai talent ou buzz, tentative d’explication.

À huit ans, tous les enfants rêvent dans la cour de récréation. Certains refont les gestes de Zidane ou Messi, d’autres ceux de Jordan ou Bryant. Haitam Fighil lui copie son idole Lionel Messi et avec succès. Supporteur du FC Barcelone, il suit avec attention les traces du meilleur joueur du monde. Il copie ses actions, ses dribbles et autant dire que l’élève est presque aussi doué que le maître. Presque, car l’argentin est-il égalable ? L’autre idole d’Haitam, c’est Younes Belhanda, le numéro 10 des Lions de l’Atlas. Certes, Belhanda est un bon joueur mais sans lui faire injure, Lionel Messi est d’un autre calibre. Un spécimen rare, un talent inclassable qui laisse déjà une trace dans le panthéon du football mondial. La passion du ballon rond nous fait dériver... Revenons à ce jeune marrakchi, né un vendredi 12 mars 2004, soit un mois après la défaite du Maroc en finale de la CAN contre la Tunisie (un signe ?). Dès ses premiers pas effectués, le ballon ne quitte plus ses pieds. Et le gamin a du talent à revendre. Ses adversaires du même âge deviennent des plots et les plus âgés ont du mal à stopper ses chevauchées. Passements de jambes, jongles, roulettes, tous les dribbles y passent. 

Premier contact
Ses vidéos font le tour de la toile. Les premiers agents contactent sa famille et viennent observer Haitam Feghil. Mais la condition pour la famille Feghil est simple : le jeune garçon ne doit pas être séparé de ses parents à huit ans. Une bonne décision qui évitera au gamin de se perdre dans un pays, et une culture qu’il ne connaît pas. Suite au buzz engendré par le “petit Messi” comme il est surnommé, des clubs huppés viennent tâter le terrain comme nous le confirme son oncle, qui s’occupe de gérer ses intérêts. Un club lui a même proposé de venir en Europe et d’obtenir la nationalité du pays. Un choix refusé par l’entourage du joueur. Certes l’Europe est friande de jeunes talents, mais le Maroc aimerait bien retenir ce prodige encore quelques années. Alors qu’il est en CE2, deux académies de football implantées au Maroc lui ont proposé de venir : l’Arsenal Soccer School (Académie du club anglais) et l’Académie Mohammed VI. Quant à lui, il souhaite partir en Europe pour se frotter aux meilleurs jeunes de son âge. Dans quelques semaines, il ira faire des tests dans des clubs un peu partout sur le Vieux Continent. Une chose est sûre, il ne partira pas sans ses parents.

Attention à l'avenir
Là est le danger. Haitam Fegil est jeune, sa famille n’est pas préparée à subir les assauts d’agents qui veulent à tous prix “caser” l’enfant dans un top club. Certes tous les agents ne sont pas véreux mais méfions nous. L’entourage est très important dans ces moments-là surtout pour que l’enfant continue de grandir et d’évoluer favorablement. Les autres dangers, ce sont les blessures et la pression. Car nous en avons vu des jeunes annoncés comme les futurs Zidane, Maradona, ou Pelé, mais combien se sont perdus en route ? Beaucoup trop ! Alors effectivement il a probablement de l’or dans les pieds, mais souhaitons lui de connaître une ascension sans accro pour devenir, pourquoi pas, le futur grand talent du Maroc. 

Texte Julien Antinoff

Photo DR

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Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
29 septembre 2012