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Le musée de la palmeraie, siège de l'art contemporain à Marrakech

Art
Zara Kadiri
Editor Made in Marrakech
18 juillet 2011

“C’était une merveille, une fête des yeux, que cet enchevêtrement de tons colorés, une véritable kaléidoscopie de vert, de jaune, d'orange, de violet, d'indigo, de bleu, en un mot, toute la palette d'un coloriste enragé.” Vingt mille lieux sous les mers, Jules Verne.

“Enragé” peut-être que certains artistes le sont. “Une merveille”, chaque œuvre du Musée de l’art contemporain de la palmeraie peut-être honorée de ce titre.


D’un bout à l’autre de l’art

La culture marrakchie allaite depuis peu un nouveau né au sein de la palmeraie. Considéré comme illégitime par les conservateurs traditionalistes, il est à l’inverse, l’exaucement d’un souhait imploré durant l’après-guerre, par une génération d’artistes biens décidés à bouleverser l’art dans sa globalité. Abderrazak Benchaâbane, est à l’origine de cette démagogie contemporaine. Au sein de cette terre aride attachée à ses racines, il a fait germer une oasis d'intellect, à travers une collection bouleversante d’œuvres d’une cinquantaine d’artistes, exclusivement marocains.
Conceptuel ou contextuel, minimaliste ou hyperréaliste,  peint, collé, photographié, édifié ou déstructuré, l’art contemporain même marocain, n’a pour limites que celles de notre pensée. Tel est l’enseignement que l’on peut tirer de ce musée.

Une ancienne propriété agricole

Bâtie sur deux hectares entre palmiers et cactus, l’architecture de la demeure mêle esthétiquement des lignes modernes, à un savoir-faire artisanal devenu conventionnel. Scindée de façon à ce que chaque mouvement artistique y trouve sa place, la maison s'articule en différents espaces, agencés entre jardin andalous, cactuseraie auto-suffisante, et éco-système aquatique.
Abritée sous son colossale dôme de bejmat, la première salle consacrée aux précurseurs, est bordée par deux annexes regroupant art photo et calligraphie. Après un succinct passage à l’air libre où flotte un délicat parfum de rose, on pénètre dans une pièce longitudinale réservée aux jeunes talents en plein essor. La visite prend fin avec l’ultime salle d’exposition, fragmentée par sept voûtes, chacune abritant indépendamment, une collection sommaire retraçant le parcours d’un créateur. Un épilogue surprenant et diversifié.

Des pères fondateurs aux enfants prodiges

L’une des premières toiles à s’offrir aux yeux des visiteurs, est marrakchie. Ouvrage de Hassan Glaoui, père fondateur du non-conformisme marocain, c’est de ces quelques vacillements de pinceaux, qu’il a écrit l’avenir de ses descendants spirituels.
De la même génération, mais avec un style bien plus abstrait et prononcé, Farid Belkahia a trouvé une nouvelle utilité au henné, en sublimant cette matière grâce à des formes à la signification ancestrale.
Ne pouvant tous les citer, nous retiendrons le travail d’Hassan Echaïr, dont les installations minimalistes reflètent une image quelque peu pessimiste du tarissement de la matière.
S’opposant à cette perception néfaste du monde contemporain, la vision féminine de Raja Atlassi détourne notre regard vers un monde plus serein, mais néanmoins préoccupé, à travers des collages d’une grande justesse.

Lorsque Monsieur Benchaâbane a décidé d’exposer sa collection au public marrakchi, c’est parce qu’il a pris conscience du manque et de l’importance de la demande. Un pari réussi pour ce collectionneur d’art, voulant partager ses passions, artistiques et botaniques. 

Tarifs : 40dhs pour les plus de 9 ans.
Texte C. Alary
Photo DR
Publié le 19/07/11

 

Zara Kadiri
Editor Made in Marrakech
18 juillet 2011

Musée de la Palmeraie

  • Musée
  • Centre culturel
  • À visiter
Dar Tounsi, Route de Fès En face d'Atacadao 40000, Marrakech
+212661095352

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