Le Light Painting débarque sur la ville
Il arrive parfois, que l’on rencontre des personnes inattendues au tournant. C’est arrivé pendant le Sun Festival, avec François, alias Cisco, passé maître du Light Painting, en toute discrétion, bien à l’abri de son studio à Marrakech. Comment avons-nous pu passer au travers jusque là ? Séance de rattrapage …
Son visage sympa prouve immédiatement que cet artiste a trouvé son élément. A mille lieux de la réputation mondiale de grincheux de ses compatriotes, ce français, éternel rieur, a posé ses valises à Marrakech un peu par hasard, pour ne jamais plus en repartir. Mariage, inspiration, soleil, la ville ocre lui a tout donné.
Light Painting, mode d’emploi
“Il s’agit d’une photographie en pause longue. Je déclenche la photo et je passe devant l’objectif, lumières à la main, et je dessine. J’utilise toutes sources de lumière, chaque lampe fait un pinceau différent. Après, le résultat est raté ou réussi, mais ce qui compte c’est la spontanéité.”
Sa spécialité
“Le portrait ! J’adore travailler dans la rue, croiser des gens, et être inspiré par un sujet, une situation. Toujours avec ma petite équipe, Kech Light, composée avec l’aide de l’association Marock’Jeunes. Il s’agit là de former des jeunes marocains et leur apprendre le light painting. J’apprends moi aussi énormément de choses nouvelles avec eux. Leurs influences, leurs manières de penser et de réfléchir ne sont pas du tout les mêmes, ça me fait beaucoup progresser.”
Ce qui occupe ses jours et ses nuits
“Moi qui restais toujours en studio, avec mon fond noir, depuis quelques mois, j’ai décidé d’en sortir pour aller light painter le Maroc, un pays tellement riche d’univers. J’ai trouvé logique de le faire avec des marocains, d’où ce collectif Kech Light. On a commencé par la médina de Marrakech, avec l’intention de faire tout le Maroc. Je cherche donc à grossir mon équipe et à multiplier les talents. J’ai également un grand projet de calligraphie arabe, avec la calligraphe Malika Duchini. C’est un vrai échange de procédés, elle m’apprend la calligaphie, et je lui apprend le light painting.”
Ses ambitions pour Marrakech
“Dans le milieu du light painting, on se connaît tous. On a mis en place une alliance mondiale, et après notre expo collective à Moscou, on part à Paris. J’aimerais beaucoup organiser ça en 2014 à Marrakech, une expo mondiale de light painting, faire venir 4, 5 des plus grands artistes en résidence à Marrakech, et faire connaître la discipline ici.”
Texte et entretien Stéphanie Jacob
Photos Cisco Light Painting
