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Le Festival du Film, trouve-t-il sa place sur la scène internationale?

Culture
Dev Web
Editor Made in Marrakech
19 novembre 2008

Pas facile, pour le Festival international du film de Marrakech (FIFM), huit ans au compteur, de se faire un nom face aux événements déjà très renommés qui célèbrent aussi le 7e art, du festival de Cannes à celui de Toronto, en passant par les prestigieuses Mostra de Venise et Berlinale allemande. Surtout quand "un alter ego ambitieux et plein aux as", analyse l'hebdomadaire marocain Tel Quel, s'invite dans le jeu.<BR>

Le magazine 'Tel Quel' tient une place un peu à part dans le paysage de la presse marocaine. Les rédacteurs de cet hebdomadaire sont parmi les moins consensuels du royaume. Un journal plutôt irrévérencieux, donc, truffé d'enquêtes et de papiers de société passionnants. Dans son édition du 15 novembre 2008, 'Tel Quel' compare points faibles et points forts du Festival international du film de Marrakech (FIFM) et du Festival de Dubai (DIFF) qui se tiennent quasiment en même temps. Avec cette question inquiétante pour les Marocains : « cet alter ego ambitieux et plein aux as concurrence-t-il vraiment notre événement national ?

Etat des lieux : « D'un côté, une ville ocre millénaire au profond ancrage culturel, écrit Cerise Maréchaud, de l'autre une « rose des sables » arrosée de pétrole et hérissée de gratte-ciels aux mille records, en haut desquels Madonna et Michael Jackson jouent une partie de tennis (É) Même si l'authenticité de Marrakech a été mise à rude épreuve par sa jet-setisation forcenée, n'a pas Jemaâ El Fna qui veut. »

"Si Marrakech a tâtonné deux trois ans avant de trouver le bon dosage entre paillettes et cinéphilie, sa vocation a toujours été internationale, en témoignent les pays récompensés par l'Etoile d'or. Le DIFF arbore fièrement le drapeau du monde arabe, auquel il consacre compétition, bourses, coproduction et mises en réseau de professionnels."

Verdict : match nul !

Malheureusement, le FIFM marocain est loin d'avoir le porte-monnaie aussi garni que son homologue saoudien : 5 petits millions contre trois fois plus « pour chouchouter, à coups de cinq étoiles, les grosses stars déjà payées très cher pour présenter un film, » ou seulement ‘décorer' souligne l'hebdomadaire.

Pourtant, la ville ocre sait se défendre en matière de stars : DiCaprio, Susan Sarandon, Claudia Cardinale compte parmi ceux qui ont foulé le tapis rouge du Palais des Congrès : « L'an dernier, qui se pointe aux Emirats ? George Clooney, LA star du moment, qui fait passer Leonardo pour du minet réchauffé. » Dur, dur de rivaliser avec les pétrodollars.

Mais, comme le précise le magazine "Tel Quel" à ceux qui l'auraient oublié, « le fric n'engendre pas forcément le charme. Dégoulinant de luxe mais coupé du monde, blindé de stars mais sans réel public, le Festival de Dubaï tient plus du marché que du partage. (É) Le FIFM a su garder des moments de magie, notamment les projections nocturnes place Jemaâ El Fna. Imaginez ce lieu, d'habitude si frénétique, plongé dans un silence ébahi, 20.000 paires d'yeux rivées devant Matrix, Aviator, Indigènes. (cette année : Alien, Wallace et Gromit, Coup de Foudre à Notting Hill) »

Et le magazine pointe enfin les "bons sentiments", malgré la concurrence, du festival marrakchi, qui "s'est engagé, petit à petit, dans des activités périphériques moins lucratives mais constructives : Masterclass Marrakech/Tribeca encadrée par Scorcese et Kiarostami en 2005, workshop de l'Ecole supérieure d'Audiovisuel de Marrakech (ESAV)...

Coup de coeur de cette année : la projection quotidienne (...) de grands classiques (Hitchcock, Kubrick, Ivory) avec casques 'audio-description' innovants, adaptés aux mal et non-voyants". Une initiative qui vaut bien une star d'Hollywood ?

Dev Web
Editor Made in Marrakech
19 novembre 2008