Le cinéma : un avenir éducatif

Association
Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
9 janvier 2013

L’association Enfance Maghreb Avenir (EMA) a mis en place en 2011 un projet cinéma. Le but est de sensibiliser des enfants de milieux sociaux difficiles, au Septième Art. Nous avons rencontré Caterina Tarasco responsable du projet. Entretien.

Le projet cinéma est né d’une idée simple : cet art est un moyen de découvrir le monde, d’élargir sa pensée, et un vecteur pédagogique souvent mis de côté par les écoles marocaines. À l’évocation de ce projet, parents et professeurs étaient réticents à l’instauration de ces cours. Grâce à une formation financée par l’EMA, les enseignants ont compris l’importance du cinéma dans le monde d’aujourd’hui et son intérêt pédagogique. Ils ont convaincu les parents de laisser leurs enfants intégrer ce programme. Depuis la rentrée dernière, les élèves ont deux heures de cinéma par semaine au sein de leur établissement, le collège Laâyoune. Issus des quartiers de Sidi Mimoun, de la Kasbah, et du Mellah, les 15 jeunes, âgés de douze ans profitent d’un enseignement donné par des professionnels du milieu. Les cours sont variés : analyse filmique, son, lumière, réalisation, écriture d’un scénario. Chaque année, les étudiants réalisent un court métrage avec l’aide d’un metteur en scène, scénariste, etc. et choisissent d’être devant ou derrière la caméra. Un film qu’ils ont présenté à leurs correspondants du collège val d'Argent, près de Lyon, également bénéficiaires d’une structure qui met en avant le cinéma. Pendant deux jours, les enfants ont pu travailler ensemble en classe, à Marrakech, un moment de partage enrichissant que Caterina espère prolonger en faisant voyager ses élèves dans la capitale du Rhône. 

Avenir et actions
À Marrakech, le collège Laâyoune est le seul à bénéficier de ce programme. À Casablanca il y a huit établissements prêt à accueillir ce projet, en attente d'une équipe de professionnel pour les interventions.  Le rôle de l’EMA est de consolider ses structures et de lutter contre la déscolarisation. L’association aménage des classes, effectue les travaux nécessaires pour permettre l’accès à l’eau et l’électricité sans oublier de développer les pôles culturels, le cinéma dans ce cas, mais aussi la littérature. Des dons privés ou d’entreprises aident l’EMA à continuer son action. Pour le projet cinEMA, elle peut compter notamment sur deux partenaires de choix, le Centre Cinématographique Marocain et l’Institut Français, qui permet aux enfants d’accéder gratuitement aux films diffusés au Riad Denise Masson. Devant le nombre de demandes croissantes, la responsable du projet espère attirer de nouveaux intervenants. Pour l’instant, ils proviennent, en majorité, de la section cinéma de l’Université des Lettres ou de l’ESAV. Mais comme nous le confirme Caterina trouver des spécialistes n’est pas chose aisé. Elle lance, donc, un appel : “Si vous êtes intéressé par le projet, n’hésitez pas à nous rejoindre, nous accueillons tout aide spécifique et pertinent, apportez votre engagement, votre créativité, votre raffinement et votre amour pour le cinéma". De plus, les cours sont rémunérés. Caterina, par contre,  s'est engagé bénévolement, une seule prime, exeptionnelle : l'épanouissement des enfants.

Association Enfance Maghreb Avenir
[email protected]
www.association-ema.com
EMA Maroc : 58, rue 93 - Familles Française - Derb Ghalef - Casablanca

Texte Julien Antinoff

Photo EMA

Julien Antinoff
Editor Made in Marrakech
9 janvier 2013