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La petite agriculture dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
23 février 2010

De par son climat, l'étendue de ses domaines cultivables, la richesse et la diversité de ses potentialités naturelles et humaines, la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz dispose d'atouts pour que la mise en œuvre du Plan Maroc Vert serait l'instrument de promotion du secteur agricole dans sa globalité mais aussi de solidarité envers la petite agriculture.

L'importance socio-économique du secteur agricole dans une région comme Marrakech-Tensift-Al Haouz n'est plus à démontrer. Elle se traduit à travers la contribution de ce secteur à hauteur de 7% au PIB national agricole. Les principaux piliers de l'agriculture au niveau de la région sont l'olivier qui couvre 20% de la superficie nationale, contribue avec 10% de la production nationale et de 70% des exportations nationales de conserves, ainsi que l'abricotier avec 50% de la superficie nationale, et 57% de la production nationale.

La Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz représente 20% de l'arganeraie nationale et 16% de la superficie nationale céréalière. Un autre atout considérable réside dans le fait que les objectifs tracés par la nouvelle stratégie agricole sont clairs et répondent parfaitement au souci de consolider les succès acquis et de répondre aux nouveaux défis de compétitivité, d'ouverture et de réduction des disparités.

C'est dans ce contexte que le Plan Maroc vert se montre plus solidaire, tout en s'articulant autour de 4 orientations de taille pour les années à venir à savoir : la contribution à la garantie de la sécurité alimentaire, l'amélioration des revenus des agriculteurs, la protection et la conservation des ressources naturelles et l'intégration de l'agriculture au marché national et international.

Pour le Directeur régional de l'agriculture de Marrakech-Tensift-Al Haouz, Mohamed Harras, le Plan agricole régional constitue un vaste chantier totalisant des investissements de l'ordre de 10,4 milliards de DH à l'horizon 2020, financés dans le cadre d'un partenariat entre l'Etat et des opérateurs privés, pour la réalisation de 141 projets.

La mise en Ïuvre de cette stratégie se fait de manière à relever tous les défis relatifs à l'opérationnalisation des projets, notamment ceux liés à la valorisation des atouts de la région et de son potentiel, à l'optimisation et à la mobilisation des moyens, au développement de synergies entre les différents acteurs locaux et à l'encouragement et la consolidation de l'organisation communautaire.

Vers la petite agriculture Interrogé sur la place de la petite agriculture dans le Plan agricole régional, M. Harras a fait remarquer qu'elle constitue une composante essentielle de cette nouvelle stratégie agricole, rappelant, dans ce sens, que le développement solidaire et durable de cette agriculture demeure un choix stratégique du ministère, comme en témoigne le Pilier II de ce plan, qui vise à créer de l'emploi, de la valeur ajoutée et de la richesse dans les zones reculées et enclavées.

La Direction régionale agricole de Marrakech-Tensift-Al Haouz, a-t-il dit, veille à la mise en application du Plan agricole régional, tout en s'impliquant effectivement et de manière rationnelle dans les créneaux de la petite agriculture et dans les spéculations locales pour promouvoir les petits exploitants et leurs systèmes socio- économiques locaux, précisant que 7 projets sont en phase de réalisation dans ce domaine.

Il s'agit du projet de développement intégré de la filière cactus dans la province de Rhamna, qui porte sur la valorisation de la récolte par la création et l'équipement de sept unités industrielles d'une capacité de traitement de 5 à 8 tonnes par jour. Ce projet devra profiter à terme à 5.400 agriculteurs, outre la création de 3.800 emplois, pour un montant d'investissement de 170 millions de DH a poursuivi M. Harras.

Le deuxième projet concerne le développement agricole intégré des communes rurales Oulad Amer, Tizmarine et Labrikiyine, relevant de la province de Rhamna. Il vise la rationalisation des ressources hydriques sur 600 ha, l'intensification et l'extension des cultures d'olives, vignes, maraîchage, fourrage et cactus et la création de groupements d'éleveurs d'ovins. D'un investissement de 50 millions de DH, ce projet devra profiter à 2.500 agriculteurs.

Les autres projets, a-t-il précisé, concernent le développement de la filière des viandes rouges dans la préfecture de Marrakech et la province de Rhamna, en partenariat avec l'Association nationale ovine et caprine (Anoc), le développement de la filière oléicole dans la province d'Al Haouz (extension sur 2.000 ha et la création de 5 unités de transformation), le programme MCA qui touche 15 périmètres dans les provinces d'Al Haouz, Chichaoua, Essaouira et vise l'équipement hydro agricole (110 millions de DH) et l'intensification arboricole (54 millions de DH).

Un autre projet non moins important porte sur l'appui à l'émergence et la bonne gouvernance de 40 coopératives d'Argan dans la province d'Essaouira, pour un investissement de 19 millions de DH.

La labellisation, une nouveauté Au sujet de la valorisation des produits du terroir, M. Harras a tenu à rappeler que la région recèle un potentiel riche et diversifié en produits de terroir, faisant remarquer que la diversité des écosystèmes, conjuguée aux pratiques traditionnelles séculaires des agriculteurs de la région ont engendré une large gamme de produits.

Dans une optique globale de développement rural durable, le Plan Maroc vert accorde une grande importance au développement, à la diversification et à la promotion de la qualité des produits de terroir, qui constituent un axe majeur du 'Pilier II' du PMV. Une telle valorisation est de nature à contribuer à la création locale de richesses, tout en générant des emplois et en améliorant les revenus des populations, a-t-il expliqué, citant à titre d'exemple le produit "huile d'olive Tyout Chiadma" de la province d'Essaouira qui a été labellisé et reconnu comme Appellation d'Origine Protégée (AOP) ainsi que le produit "Argane", qui a été reconnu comme Indication géographique (IG)

Pour l'année 2010, il a été procédé à labellisation d'un 3e produit de la province d'Essaouira, à savoir le 'chevreau d'arganier', a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une étude sera lancée incessamment pour l'identification et la réalisation d'une cartographie des produits de terroir dans la région en vue de leur développement.

2010, année de projets agricoles L'année 2010 verra la mise en Ïuvre au niveau de la Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz de 32 projets, dont 18 projets dans le cadre du 'Pilier I' pour un montant d'investissement de 2,8 milliards de dirhams concernant essentiellement les filières d'olivier, des agrumes et du lait, ainsi que 12 projets dans le cadre du 'Pilier II' pour un investissement de 327 millions de DH, outre le lancement du programme MCA au niveau de 7 périmètres pour un montant global de 38 millions de DH.

Par ailleurs, en matière d'actions transversales, l'année 2010 connaîtra le lancement de la 1re tranche de 10.000 ha de reconversion de l'irrigation gravitaire à l'irrigation localisée, avec un investissement de 420 millions de DH, financé conjointement par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime et la Banque Mondiale.

La formation n'est pas en reste de cet effort, l'année en cours verra le lancement d'un projet de formation à distance au profit de 3.000 femmes rurales et 1.000 enfants (filles et garçons) d'agriculteurs, pour un montant global de 2,7 millions de DH.

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Editor Made in Marrakech
23 février 2010