La pâtisserie qui a une grande histoire
Derrière la pâtisserie Mirgon se cache une enseigne chargée d'histoire. L'affaire a commencé en France il y a cent ans avant de s'implanter au Maroc en 1933, quatre générations se sont succédées mais la qualité est toujours restée la même.
Tout commence en Lorraine (France) avec le grand-père Charles Mirgon, qui tenait avec sa femme une petite boulangerie-pâtisserie. Son frère faisait alors partie d'une colonne au Maroc, il lui a recommandé de venir s'y installer car c'était un pays "neuf" où il y avait encore beaucoup de choses à faire.
Sa femme a approuvé l'idée, elle s'est déplacée avec son aîné pour inspecter les lieux, ils ont fait le tour des villes du royaume avant de décider de s'installer à Marrakech. Ils ont donc déménagé et une fois ici, la famille a loué une boulangerie-pâtisserie qui appartenait à un épicier en gros, rue de la liberté.
Les affaires ont bien marché, du coup Charles a acquis un terrain sur la même rue de l'autre côté de l'avenue Mohamed V, qu'il a transformé en boulangerie-pâtisserie aussi, nommée "La renaissance". Après la seconde guerre mondiale, deux de ses fils, Marcel et René, ont pris la relève et ont tenu l'affaire jusqu'à la mort de leurs parents car ils étaient obligé de vendre pour partager l'héritage.
L'histoire continue alors avec le célèbre Marcel Mirgon, qui a acheté un fond de commerce en face de l'ancien marché de Guéliz que sa femme a transformé en joli magasin spécialisé plutôt en chocolat et confiserie de haut gamme, on la nommé "Le régal" et a continué a tenir la première affaire de la rue de Liberté. Marcel ne s'arrêta pas là, vu que les affaires marchaient bien car à Marrakech il y avait beaucoup de troupes d'armée, ce qui fait beaucoup de clients, en 1952 il a acheté un terrain sur la route de l'aéroport - où le magasin est implanté actuellement - et il 'a transformé en fabrication de biscotte, il a commandé un four énorme qui fait 25 mètre de long, il faisait aussi en parallèle des madeleines et des biscuits.
Au bout de deux ans, les Mirgon ont pû faire quelque chose avec, puisqu'ils livraient dans tout le Maroc, à la base américaine de Benguerir et Nouaceur, et même au Sénégal. Suite à la fin du protectorat, les ventes ont chuté. L'affaire de la rue de liberté fut vendue et après la mort de sa femme, Marcel n'avait plus le feu sacré, il a laissé "Le régal" marcher tout seul, du coup la boutique périclita et fut vendue aussi.
Après Marcel, c'est sa fille unique Guilaine qui a tenu la pâtisserie en vendant le fond de commerce du Guéliz et en s'installant à l'ancienne usine qu'elle a refaite avec son mari, ils on ajouté un espace salon de thé et refait la décoration. Depuis son inauguration en Juin 2009, les affaires marchent bien car Guilaine tient aux anciennes recettes de son père et de son grand père pour pouvoir toujours offrir la même qualité à ses clients.
Souhaitons que l'histoire se poursuive, en maintenant la tradition de l'excellente pâtisserie d'autrefois.
Fati Medaoui.