La mobylette à Marrakech, ça décoiffe

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
17 juin 2011

Dans un paysage aux reliefs éloignés, de la charrette tractée par un mulet sous-alimenté au camion surchargé, tous trouvent les rues de Marrakech biens commodes. Mais dans les derbs escarpés, il y en a une face à qui personne ne peut rivaliser : la mobylette.

Elle peut porter des charges incroyables, et malgré tout rester la plus adéquate dans la médina, mais son plus gros défaut, c'est qu'elle ne pardonne pas.

De 1 à 4 dessus

Bien plus qu'un simple moyen de locomotion, la mobylette fait souvent office de transport pour toute la famille et même de bétaillère à l'approche de l'Aïd el Kbir. Combien de familles voit-on dans nos rues avec le père au guidon, la mère derrière tenant le petit dernier dans ses bras et l'aîné en équilibre sur le châssis... ? Dans les souks, on croise fréquemment des commerçants qui chargent plus d'un quintal de marchandises, comme s'il n'y avait aucune limite à ce petit moteur. Et pour cause, elles n'en sont plus à leur début. La mythique Peugeot 103 souffle 40 bougies cette année, et sa concurrente motobécane n'est pas loin derrière. Deux bécanes de légendes continuent d'être en au top 3 des motos les plus vendues en ville.

Rapidité et maniabilité

Scooters, pétrolettes, et même solex (bien que plus rares), la concentration de deux roues est de loin la plus importante au Maroc. Mais les raisons ne sont pas inconnues. Les avenues sont plates et les ruelles de la médina sinueuses. Quoi de plus pratique pour circuler à travers les souks Semmarine ou pour se rendre sur la place des épices puis au Mellah et jusqu'à Bab el Khemis... Il ne faut que quelques minutes pour traverser la médina de long en large.

Et pour ceux qui pensent encore que rien ne vaut leur luxueuse berline, faites un tour les cheveux au vent et appréciez le soleil sur votre peau... Vous vivrez une expérience incomparable. Et niveau vitesse, elles ne sont pas en reste. A Sidi Ghanem, les plus habiles garagistes de la casse se lancent parfois des défis sur la route de Safi. Authentiques ingénieurs mécaniques, ils bricolent, débrident, allègent et transforment leur “brèle” en avion de chasse. Si à la normale dans de bonnes conditions, une 103 peut atteindre les 80 km/h, certains de ces savants fous dépassent allègrement les 120 km/h ! Ce qui peut être considéré comme une prouesse, est avant tout une prise de risques inconsidérée vu le nombre d'accidents.

Risque d'accidents

Véritable bête-noire pour la plupart des automobilistes, les mobs slaloment à toute allure entre les voitures. Et souvent, lorsque le pilote n'a pas vu le clignotant, c'est le carambolage assuré. Et malgré les lois sur le port du casque, trop peu d'usagers sont près à se décoiffer - au péril de leur vie. On est bien loin de l'air-bag, là c'est plutôt l'air-fly ! Propulsé plusieurs mètres devant, les morts ne sont pas inaccoutumés et les blessés fréquents. Combien se retrouvent définitivement sur deux roues à la suite d'un accident ? Donc petit rappel aux conducteurs de deux roues, le port du casque “attaché” est obligatoire ! Et ne le portez pas pour le policier, portez le pour ceux qui vous entourent...

Texte C. Alary Photo DR Publié le 17/06/11

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17 juin 2011