La Mamounia célèbre la Littérature
Pour la cinquième édition de son Prix Littéraire, qui se déroulera le samedi 20 septembre, La Mamounia réuni un jury de choix autour de la présidente Christine Orban. Huit œuvres d’auteurs marocains sont en compétition pour recevoir cette prestigieuse récompense.
Lauréat de la quatrième édition du Prix Littéraire, grâce à son ouvrage “Analphabètes”, Rachid O. remet cette année son titre en jeu et passe de l’autre côté. En effet, l’écrivain intègre le jury présidé par Christine Orban, qui officie depuis quatre ans. Tous les autres membres qui composent ce jury étaient présents en 2013 : Douglas Kennedy, Vincent Engel, Mohamed Nedali, Adil Hajji et Alain Mabanckou (lire son interview ci-dessous).
Ses sept passionnés de littérature auront la lourde tâche de départager huit oeuvres, écrites en langue française par des auteurs marocains. L’auteur qui sera désigné vainqueur de ce prix côtoiera des écrivains de talents comme Mahi Binebine ou Mohamed Leftah au sein de ce glorieux palmarès. Ce n’est pas la seule gratification puisqu’il se verra remettre un chèque d’une valeur de 200.000 Dh.
Les oeuvres
- Au Café des faits divers de Bouthaina Azami, édition “La Croisée des Chemins”
- Ordonnances & Confidences de Reem Laghrari Benmehrez, édition “La Croisée des Chemins”
- 31 Février de Hafid Aboulahyane, édition “Plon”
- Les Tribulations d’un Intérimaire de Mustapha Bouhaddar, édition “Mon petit Éditeur”
- La Liste de Naîma Lahbil Tagemouati, édition “Le Fennec”
- Le Job de Réda Dalil, édition “Le Fennec”
- Nos plus beaux jours de Moha Souag, édition “Éditions du Sirocco”
- La Blanche de Maï-Do Hamisultane, édition “La Cheminante”
3 questions à Alain Mabanckou, membre du jury
Alain Mabanckou : J'ai été émerveillé l'année dernière par la production littéraire d'auteurs originaires du Maroc que je ne lisais jusqu'alors qu'en France. C'est aussi bien de se dire que les Marocains n'écrivent pas que depuis la France, qu'ici il y a une littérature digne de porter les couleurs du pays à l'extérieur. Lorsqu'on m'a proposé de renouveler l'expérience cette année je n'ai pas dit non parce que je sais que d'autres surprises m'attendent, et surtout ce moment de fébrilité où se décident les choses, où on vote enfin pour l'ouvrage qui va être couronné. Le personnel de l'hôtel est très impliqué et nous facilite les choses par un accueil plus que chaleureux. Ce prix est devenu un des moments majeurs dans les Lettres marocaines. Nous comptons dans nôtre jury des écrivains originaires des Etats-Unis, de la France, de la Belgique, du Maroc, du Congo, etc... Nous espérons de la sorte aller vers un positionnement international des Lettres marocaines...
A.M : La sélection est riche, et c'est réjouissant pour nous : le choix sera donc délicat, et les débats très nourris. je constate aussi une présence de plus en plus réelle d'ouvrages publiés sur place. À nous de choisir parmi les huit livres notre lauréat(e)... Comme vous le comprendrez, je ne peux pas m'étendre ici sur chaque livre et donner mon avis : les auteurs et les éditeurs en lice seraient capables de lire mon choix entre les lignes car je ne sais pas trop cacher mon enthousiasme lorsque je tombe sur un livre merveilleux, extraordinaire et qui me fait voyager...
A.M : Sans jeter les fleurs au jury dont je fais partie, c'est intéressant de constater la présence d'écrivains internationaux qui, avec leurs collègues marocains animent ce prix. Nous lisons tous les livres avec intérêt, et j’ai souvenirs de nos débats qui ont pris plus de quatre heures l'année dernière ! C'est un jury qui ne vient pas à La Mamounia pour plonger dans sa majestueuse piscine ou étudier les différentes espèces florales du célèbre jardin de l'établissement. Nous prenons très à coeur notre tâche, et l'ambiance de camaraderie qui règne entre nous n'exclut pas des divergences au moment des délibérations. Chaque livre est passé au scalpel par tous les membres du jury.
Photo La Mamounia